[Trail de la Chaîne des Côtes 2008] Caroline

Trail de la Chaine des Côtes (Lambesc-13) 31km 1300m+ le 20 Avril 2008

Autre jour, autre course. Sans connaître le parcours, j’imaginais déjà une succession de pistes (70 %), entrecoupées de sentiers (15 %) - puis aussi de la route ( 15 %), à travers le massif et une course roulante.
Voilà, nous y sommes. Avant le départ, l’organisateur prend un quart d’heure pour expliquer, haut parleur à donf, les ravitos, les endroits délicats et surtout le balisage.

J’observe : 90 % des coureurs n’écoutent pas : c’est un brouhaha d’enfer. A la fin, excédé, l’organisateur, qui s’en rend compte aussi, prévient bien qu’il n’acceptera aucune pleurnicherie (ses propres termes) à l’arrivée due aux erreurs de parcours : c’est la puce qui fera foi quoiqu’il arrive. Tiens, le blême de la Flassanaise a produit des effets.

Nous partons donc avec les coureurs du 17 km, difficile de caler un rythme là au milieu. Route, chemins agricoles, tour des champs de vigne, et piste pour grimper dans le massif. C’est la déprime la plus totale ce parcours, je m’y enquiquine au possible. Pas mal à nulle part pour prétexter une mauvaise course, juste l’envie d’en finir et on a à peine commencé.

Pourtant le cataclysme pluvieux annoncé est absent (retenu dans les Cévennes, peut-être) et la colline est belle : touffes de thym fleuries, bruyère, garrigue et pinèdes.
Dans la montée avant le premier ravito, séparation des deux parcours, (deux cubitainers d’eau, sans gobelets, bof), on entend un coureur demander « comment c’est le balisage sur le 31 km ? » : un lui répond « je sais pas je pars sur le 17 km ». Personne d’autre ne pipe mot, entre ceux qui n’ont pas écouté et les quelques autres qui ont entendu les consignes mais pensent « t’avais qu’à écouter » : il n’insiste pas, il n’est pas perdu, il nous suivra.

Enfin, un monotrace qui serpente joliment dans un bois, me double une troupe de coureurs, à la manière de la charge de bisons, à fond dans la descente. Bof, c’est d’un sacré effet mais ce n’est pas prudent et on les reprendra quasiment tous plus tard.

Je m’accroche, de loin à la dame qui s’est lancée à ma poursuite dans la dernière montée de la Ste Victoire. On monte, on descend, montagnes russes qui cassent bien. J’ai mis les Quechuas, aujourd’hui, à semelles de tracteur, en vue de la flotte annoncée. Les montées, le confort et deux descentes courtes en pierrier, ok, mais sur chaque relance, j’ai l’impression de courir avec des semelles de fers à repasser aux pieds (toujours ce déséquilibre entre la semelle et la trop grande souplesse du textile) : bref un mauvais choix et du mal à sentir les appuis. Un petit canyon sympa arrive encore pour chasser momentanément l’ennui.

Au deuxième ravito, je rejoins Véro, la dame de la Ste Victoire : on ne se parle pas, pas besoin, on se regarde juste, d’un air désabusé : le parcours est chiant (elle me le confirmera après l’arrivée) mais on se taira devant les bénévoles qui sont là pour nous et trop sympas. Elle va m’emmener sur quelques kilomètres et je la doublerai dans une montée ainsi qu’une autre fille. Je relance sur la piste, en espérant les distancer toutes les deux mais je n’y crois guère, mais au moins je tente.

Effectivement, la seconde me redoublera à la descente, même pas la peine de s’accrocher. On est sur une piste en balcon, enfin un peu de vue, le Lubéron où nous serons dans un mois et les villages provençaux nichés dans les collines verdoyantes.

Reste 3 km de route. Je sais que Véro est revenue derrière moi à un petit toussotement. Je débride et pars, derrière un coureur dans la descente douce jusqu’à l’arrivée. Elle ne décroche pas mais elle est au taquet comme moi. Je me demande bien quand je vais partir en vrille : on passe, à ce train, sous l’œil amusé de coureurs qui récupèrent le long de la route.

Depuis qu’elle m’a rejointe, je me demande ce qu’elle ferait si elle me doublait, car je sais déjà ce que je vais faire, si je reste devant ou si elle lâche prise. Au lieu de lui en parler, je continue , de la façon où on "fonce", pas trop de place pour le dialogue.

A 150 m de l’arrivée, les crampes ne sont pas loin (en modifiant les appuis, je les évite) mais pas grave, elle est encouragée et on sprinte sur les 100 derniers mètres. Devant l’arrivée, je ralentis, lui tends la main pour qu’on termine ensemble. J’y arrive mais ce faisant je pars en déséquilibre qui me fait passer la ligne d’arrivée en un genre de plongeon latéral, je ne sais toujours pas ce qui est passé en premier, le bras, les jambes, le kamel bak, les cheveux, la puce.

« Tu as vu le temps ? » me demande-t-elle après m’avoir retenue, « oui, 3h 19’11’’ » : même la tête en bas on ne loupe pas un pareil chrono.
Une belle arrivée en vrac qui mettra un peu d’animation dans le public et me fera attraper plusieurs fous rire dans la voiture au retour.

On discutera toutes les deux après pour bien convenir qu’on avait pas prévu d’arriver à une telle allure, surtout avec la prochain course qui s’annonce : on s’y retrouvera, foi de traileuses.

Passons sur le parcours qui ne me convient pas mais c’est personnel. En revanche, trois ravitos sur quatre avec de simples jerrycans d’eau, j’ai trouvé un peu limite et ne récompenser que les trois premiers au scratch et les seuls premiers de chaque catégorie en prétextant que les meilleurs auront de plus beaux lots, c’est loin d’être sympa comme répartition pour les « médaillables ».

Je récupère une bouteille de rosé et un plant de lavande, en échange de la puce.

Rien que le dernier quart d’heure, riche en émotions et le privilège de terminer à donf avec Véro, aura effacé tout le reste de la course.

super temps et belle course en duo et top finish

Super Caro On sent bien dans la narration la spécialiste

J'ai l'impression que tu te bonifies sur chaque trail

Jene connaissais pas les concours de galipettes à l' arrivée de compéts...
C' est quoi le challenge??

Bravo pour cette course à priori pas très attractive "décorativement" parlant,
et encore chapeau pour réaliser des Trails de 30 bornes, je suis admiratif!
Oui le choix des shoes pour ces épreuves doit être délicat, et le run bien inconfortable si tu n' as pas bonne chaussure à ton pied.

que d'aventures!!!!!!


décidément....tu sais mettre du "piment" dans les courses toi, qd le parcours est ennuteux.....mais pourquoi sur la fin seulement???????


je me fais la même réflexion qu'Erik....on te sens progresser à cq trail !!!!!!!!!!


Caroline!!!!!!

Caroline, vraiment la MADAME trail de . super temps (je te ferais injure si je te disais qu'il confirme la monotonie, le côté trop roulant de ce trail?), super récit comme toujours, super esprit que tu as et que j'aimerai croiser; à St Montan ou à Beaumes en septembre?

Par contre, je ne suis pas supris de ce que tu racontes, dans les "mensurations" affichées, ça semble déjà roulant, et puis j'avais lu une courte description qui m'avait fait dire que ce trail ne valait pas le déplacement. Je suis donc étonné de t'y voir, tu joues le challege?

Que d'émotion !!!

caroline comme toujours, et beau chrono.
En tout cas il est agréable de te lire

Citation :

mais pourquoi sur la fin seulement???????

j'ai bien cherché mais pas trouvé, avant !

Citation :

C' est quoi le challenge??

faire gagner de l'argent à mon ostéopathe ! je rigole mais lui aussi chaque fois que j'arrive en puzzle chez lui , une ou deux fois par an.

Citation :

j'avais lu une courte description qui m'avait fait dire que ce trail ne valait pas le déplacement. Je suis donc étonné de t'y voir, tu joues le challege?

Jje n'ai rien vu sur cette course effectivement mais bon au moins je sais maintenant. Disons que ma participation au challenge, au départ, relève de la préparation au trail des Cerces au mois de juillet et de mes envies de tourisme en Provence , bien que je sois finalement déjà prête. Puis, j'ai mon objectif personnel qui consiste à faire des parcours plus roulants pour relever un peu mes moyennes horaires, éviter la diésélisation, ce qui me fait retrouver sur des courses comme la Flassanaise, la chaine des côtes et la Pénitentissime avec pour finalité de courir le mieux possible et sans jamais me mettre à la rue . Mais finalement mes distances préférées restent autour de 40 / 50 km avec un maximum de dénivellé c'est là que je me sens le mieux.

après ce récit et cette arrivée à la Caro ..style cormoran ainsi que ton commentaire ; tu es en train de prouver que les diésel vont bientôt passer en F1 ... je suis content pour toi mais malheureux aussi ...je vais pu pouvoir te suivre

super recit,et surtout super finish.....pour le fun.........ça efface tout le reste.......ça doit etre dur quand meme les trails..mais bon on apprend vite avec toi

Citation :

Mais finalement mes distances préférées restent autour de 40 / 50 km avec un maximum de dénivellé c'est là que je me sens le mieux.

à qd le 100?

à part Crest, je veux dire.........


un 100 sur route, tu y as déjà pensé?

bon, côté dénivelée, tu n'aimerais sans doute pas....trop plat....quoique.....il y a de jolies côtes à Millau je crois

2009, 2009, 2009......

Citation :

il y a de jolies côtes à Millau je crois

A Millau ? en vélo comme accompagnatrice je veux bien !

Citation :

mais malheureux aussi ...je vais pu pouvoir te suivre

yaqua trouver une petite ballade de plus de 80 km et les allures s'harmonisent tout de suite.

Bravo, Caro, et quel bon Cr, tu rends les choses vraiment vibrantes et pleines de tonus ...
Je suis aussi épatée par ta faculté de "penser" tactique, stratégie, plan and co, en course ! Moi, au bout de 15 kms, j'ai le ciboulot sur mode "off" ... (je sais, je m'expose à de sérieux quolibets, qui sera le 1 er ???)
Encore une fois, ce sont des gens comme toi qui tirent des gens comme moi, merci !
Choco

ciboulot sur mode "off"........arggggggg..........ça me rappelle quelqu'un.....

off...off..off ....ricana le chacal enrumé

Pourquoi les coureurs n'écoutaient-ils pas? ça la fout mal dès le départ cette course avec l'organisateur qui s'ennerve au bout de son mégaphone.....ça ne me donnerait pas envie de prendre le départ.
Je trouve ça dommage....idem pour le ravitaillement.

Bravo pour ta course.....c'est vrai que ton CR révèle la pro: entre les sensations avec les chaussures, et les tactiques qui évoluent en fonction de la course....chapeau!

J'espère que tu "t'éclateras" (au sens figuré cette fois!!!) plus sur la prochaine!

les coureurs qui n'écoutent pas au départ.....c'est assez courant (même pour des gens pourtant à l'arrêt....... )


parfois.....c'est la faute à la sono (on ne comprend pas tjs tout....) ou à la longueur des discours....pas tjs en rapport direct avec la course........

pourtant lorsqu'il s'agit de recommandations pour le parcours.....il serait important.....et correct aussi, d'être attentif......

j'ai appris par exemple sur un départ de trail qu'il n'y aurait qu'un seul ravitaillement en eau....à la place des 2 prévus....et quasi rien en solide, si ce n'est à l'arrivée.....et que si on n'était pas contents, il y avait tjs les restau locaux......


sympa, non?

benn quoi z"êtes là pour courir non ??? ...pas pour banqueter
m'en fou ..j'ai toujours ma glaciaire

jymm a écrit:

benn quoi z"êtes là pour courir non ??? ...pas pour banqueter
m'en fou ..j'ai toujours ma glaciaire

moi je croyais qu'a la fin d'un trial c'est comme a la fin des livres d'asterix jvais ptete pas faire de trail..........

jymm a écrit:

benn quoi z"êtes là pour courir non ??? ...pas pour banqueter
m'en fou ..j'ai toujours ma glaciaire

certes, certes.......


mais je n'aime pas trop être prise en otage........*


les coureurs doivent respecter l'organisation et les organisateurs, c'est vrai.........mais l'inverse l'est aussi!

* et là, le mot otage n'est pas trop fort....on était sur une île, et on ne nous a fait part des changements de programme qu'une fois débarqués, et parqués en plein vent sur un parking depuis un BON moment.....
S'ils nous avait tout dit au retrait des dossards, au port....il y aurait certainement eu moins de coureurs........ou alors, on aurait pris nos dispositions....comme Jymm....le camel back glacière!

Porquerolles? Koh lanta?

N°1

ta Vero je la connais ainsi que son mari ...l'année passée j'étais arrivé avec elle aux étoiles ..bon cette année elle me met 2h
on a mangé ensemble à la pasta

Belle course !

Plongeon à la fin ! C'est très professionel ! Ca fait gagner un peu de temps :p J'déconnne ! Moi les chutes j'en fais aussi ! Heureusement qu'on est plutot résistant :)

Merci à tous.

Citation :

Moi les chutes j'en fais aussi ! Heureusement qu'on est plutot résistant :)

une manière d'arborer un beau trophée pendant 15 jours : tant qu'on en reste à des zébrures et des hématomes de toutes les couleurs...

Citation :

ta Vero je la connais ainsi que son mari

ils ont l'air bien accros aux trails tous les deux

Super Caro !

Toujours à te faire remarquer

Bon ! t'es toujours en super forme et gère à la perfection tes courses !

et tes comptes rendus aussi !
pour tous ces bons moments !