Trail des Pas de Lure (Valbelle-04) 42km 2200m+ le 6 Septembre 2008
Arrivée au petit matin à Valbelle : c’est la première édition donc très peu de coureurs au départ, 60 presque le top (enfin pour moi et aussi, au fil des discussions pour d’autres coureurs finalement car j’ai beaucoup discuté, ce samedi).Vous allez me dire que je m’étais inscrite plutôt pour courir.
Prête avant tout le monde, je m’installe donc sur le banc devant ma voiture en observant. Je discute avec mon voisin de parking puis j’alpague un autre coureur qui vient s’asseoir avec moi et patati et patata, voilà que le speaker sera obligé de nous arracher à une conversation passionnante sur la course à pied.
Il faut partir. Pas franchement motivée la fille à cause de signes avant coureurs de contre-performance. Le peloton ne part pas très vite, et à la montée. Au bout de 1km, hop, c’est gagné, je tiens le pompom, la bonne vieille fatigue ressort dans les cuisses. Frein à main au taquet, la galère commence déjà.
Pourtant la montée dans des bosquets d’arbres puis en lacets serrés débouche sur une chapelle appuyée contre une barre rocheuse. Point de vue magnifique aux alentours.
Puis, nous rejoignons par un chemin aérien, le sommet du pierrier : là c’est l’éclate totale dans la descente bien assurée par des mains courantes, puis dans le canyon où nous franchissons les vasques remplies d’eau (parce que, à sec depuis deux mois, il a bien évidemment plu trois jours avant) sur des échelles, sautons, glissons de rochers en rochers, pataugeons dans les flaques de boue et l’eau. Génialissime.
Finie la récré ! On reprend le sentier, puis moi ma galère : pas de jus, rien, nada, zéro, même pas capable de relancer dans les faux plats : inapte à la course à pied. A ce moment-là, nous passons à 500 m du village et me vient l’idée d’arrêter là. Trop forte la Caro, elle continue.
Par un petit sentier dans les bois, nous passons progressivement de la pinède à la hêtraie, c’est un beau parcours mais impossible d’y trouver du plaisir aujourd’hui, malgré tout je m’accroche aux coureurs précédents mais ils me largueront facilement dans une piste montante dans les chênes.
Il faut aller en face sur cette belle crête sauf qu’il faut descendre au fond du vallon et remonter pendant 10 km. Pour le moment, je tente toutes les méthodes pour avancer : cyrano inversée, beaucoup de marche et peu de course, pas bon ; méthode coué, je vais bien, tout va bien, tout va aller bien, hé ben c’est pas mieux, méthode scout : 1 km à pied çà use çà use….aucun résultat.
Je fais le point au ravito avec les bénévoles : retourner, il y a autant que d’aller prendre la route plus loin et redescendre au village. Descente un poil technique, un, deux, trois appuis de merde et vlan, plongeon dans un buis– yeaaaaaaaaaaah.
Remontée le long d’un vallon dans des pinèdes, c’est superbe mais je n’ai aucun plaisir à courir depuis le départ, sauf l’intermède éboulis/canyon, et c’est ce qui me motivera avec soulagement à rendre mon dossard, au 17ème km, au bénévole au bord de la route.
Je descends donc d’un bon pas le long de la route :s’arrête une voiture : « vous êtes dans le bon sens ? », « ah, oui » affirme-je, hilare, « je rentre à Valbelle », « heu, j’ai ouvert le parcours ce matin » me dit le monsieur un peu inquiet «et la course c’est en haut », « je sais mais j’ai abandonné et je redescends »,dis-je l’air frais comme un gardon, « vous êtes sûre que çà va bien ? » insiste-t-il, « oui, oui, oui ».
En quelques km de marche par un sentier, dégoté peu après, ce qui fera au total environ 25 km dans la journée, je regagnerai le village dans un état quasi euphorique et heureuse de ma décision (j’ai pensé ce faisant à Choco lors de sa dernière course sur route).
1ère conclusion :
Plus de compétition en trail jusqu’à nouvel ordre.
Chaussures, vélo et vtt sous scellés jusqu’à nouvel ordre.
A mon arrivée, je confirme l’abandon et forte de la première conclusion, je m’adonne à une activité calme : le papotage tous azimuts.
Avec les bénévoles en attendant le premier coureur, avec les organisateurs, le speaker puis ensuite au fur et à mesure des arrivées avec les coureurs.
J’y rencontre la présidente de l’association de course d’orientation dans laquelle je voulais m’inscrire ce qui confirme ma deuxième résolution qui me trottait dans l’esprit depuis le printemps :
Diminuer le nombre de trails au profit de la course d’orientation et des épreuves combinés vélo/cap ou vtt/cap.
Ceci dit, le parcours tel que l’ont retracé ensuite les coureurs est superbe, dont 10 km sur les crêtes malgré une remontée d’enfer de 400m + à 5 km de l’arrivée, droit fil de la pente. Inutile d'y partir en vrac ou en petite forme.
Grâce au pompom, obtenu avec acharnement, j’ai donc droit à faire un second tour l’année prochaine à Valbelle.
Je termine donc triomphalement ma saison de trails avec deux podiums dans la journée : une deuxième place dans la catégorie « abandons », et une médaille d’or dans la catégorie « papotage » : c’est pas rien !
Qu’est ce qu’il ne faut pas faire pour épargner des calculs de points à Phil.