Après 3 courses natures, me voici dans probablement ma dernière course nature de l'année, la plus terrible sans aucun doute. Un trail de 13km dans les ardennes Belge. J'ai hésité entre plusieurs trails, failli choisir les crètes basques, l'oppidum de l'alesia trail ou les crètes de la montagne noire en bretagne. Mais j'ai décidé de faire le trail des fantômes parce que son profil m'inspirait, c'était un parcours de bourrin, surtout la dernière cote qui me faisait peur. Cette course était pour moi une sorte de défi car je n'avais jamais couru ce dénivelé.
Je part pour la Roche en Ardenne, en Belgique, un charmant petit village connu pour sa charcuterie, sa rivière, l'Ourthe, son ruisseau, le bronze, son château féodal et son musée sur la bataille des ardennes (il y a d'ailleurs 2 chars en statue dans la ville, plutôt impressionnant).
Vu la topologie des lieux, je me rends compte sur place que ce ne sera pas la même chose qu'en alsace, d'un coté, je m'en doutait mais j'ai peur d'autant plus que j'ai une tendinite au genou gauche. Je me masse avec de la pommade, la douleur s'efface légèrement mais j'ai encore mal. Je fait un test en cote, pas de douleur en montée mais ça fait bien mal en descente.
La veille de la course, il pleut toute la journée, une belle catastrophe mais il faudra faire avec.
Il y a 5 courses dans le trail des fantômes, 13km, 20km, 31, 53 et 75km pour les plus téméraires. Je récupère mon dossard à la veille de la course, on me donne un bluff de la course et un gobelet pliable. Je vois aussi un tableau avec les différents profils et les tracés, je suis fier de l'organisation qui est superbe. Il y a 18 nationalités au départ dont 49 Français.
Le jour de la course, je me réveille, fait un peu d'échauffement, j'ai encore mal au genou gauche mais ça passe, juste quelques petites douleurs. Je vais au restaurant mangé des pates, je vais au départ de la course et je vois des coureurs d'autres courses arrivés au compte goutte, souvent avec de la boue sur les jambes. Je reconnais l'arrivée, après un passage de rivière, on a le droit à du macadam, je me dis que ce sera la seule occasion pour moi de foncer et de rattraper les autres devant moi.
C'est parti! A noter que je cours avec une gourde à la main, une première pour moi, car les verres en plastique ne sont pas autorisés dans cette course. Le 1er km se réalise en 6"28 malgré des petites pentes à 8%. Je continue à courir alors qu'on arrive à une grosse montée entre 15 à 25%, tout le monde marche sauf moi. Je me demande pourquoi les autres marchent, je cours encore mais je me dis que ça servira à rien, il faut me préserver pour le reste de la montée. Après 1km de montée, on redescend légèrement et on remonte à nouveau. Malheureusement pour moi, dans un single au troisième km, je glisse et une branche d'arbre me griffe le tibia droit. Je saigne légèrement, ça me brule. Une néerlandais me demande si je vais bien dans sa langue natale, je lui dis "i am ok" même si j'ai rien compris à ce qu'elle m'a dit. Niveau chrono, c'est loin d'être fameux mais je me suis donné comme objectif de terminer la course et de terminer entre 7 et 8km/h. Après une bonne descente où je n'ai pas forcé à cause de mon genou gauche mais aussi à cause de mon tibia droit, on a le droit à une énorme cote, entre 20 et 30%, tout le monde marche, je ressent une douleur au dos mais ça passe. On descend ensuite par une route asphaltée et on va vers le ravito de Maboge. Ma vitesse moyenne est d'un peu + de 7km/h ce qui est pas mal vu mon état et le parcours.
Après le ravito, le plus dur est à venir, une cote terrible commence, le pied est à 20% et pourtant c'est la partie la plus facile, on trouve par la suite des pourcentages à 30-45% voir 50 ou 60. Tout le monde marche courbé, j'ai mal aux deux genoux, aux mollets, mon dos me fait souffrir. Des personnes s'arrêtent car ils n'en peuvent plus, une femme fait trois foulées et s'arrête, c'est trop pentue. Je suit un traileur du 31km qui marche avec des batons. Cette montée est terrible, on gagne 170 mètres d'altitude en 1km. On a ensuite du plat après le sommet, je cours bien mais avec réserve, je sais qu'une descente terrible nous attend. Après quelques beaux paysages, nous y voila! Une descente avec escaliers vertigineuse avec une rivière en contre bas. Je glisse et je tombe 2 fois à l'arrière, ma montre se stoppe d'un coup, je la remet un peu plus tard. Je traverse la rivière et je termine la course en trombe après avoir doublé plusieurs concurrents. Je termine cette course avec honneur.
A l'arrivée, je prend le ravito qui est bien copieux, pastèques, oranges, chips, bonbons, eau. Je regarde les résultats et je remarque que tous mes objectifs sont rempli. Je dois dire que je suis fier de ma performance, c'était une course très difficile avec des grosses montées qu'on n'a pas en seine et marne, de plus, je ne suis pas habitué à ces genres de tracés vu que je suis un coureur sur route. Mais j'ai vraiment réalisé une belle performance malgré mon état. Depuis, j'ai mal au dos au niveau des épaules. Pour le reste de l'année, je ne sais pas si je ferais des courses natures, jusqu'à fin octobre, ce sera des courses sur route et après probablement des cross ou des courses sur route. Pour l'année prochaine, j'ai prévu 2 trails d'une vingtaine de km à des hauteurs environ 600-700-800 mètres d'altitude dont le premier sera vers juillet. ça me laisse grandement le temps de m'entrainer et de faire de la route.