Sylvie
Messages : 16541 Age : 54 Ville : Corbas (69) Inscription : 27/04/2008
| Sujet: [24h de St Fons 2009 (Part 1)] Sylvie Lun 20 Avr - 23:29 | |
| 24 heures de Saint-Fons (69) du Samedi 11 au Dimanche 12 avril 2009
Après une nuit relativement réparatrice, et malgré une excitation persistante toute la journée du vendredi (veille de course), je serais intenable jusqu’au coucher ; je me lève néanmoins le sourire aux lèvres, et une joie exaltante m’anime. Je sais pertinemment que cette épreuve est terriblement éprouvante et usante, tant physiquement que moralement.
Ce qui est génial, c’est que cette fois ce 24 heures à lieu pendant le long week-end de Pâques, et donc je vais pouvoir récupérer le lundi. Mes petites sont en vacances avec leur papounet, et même si elles me manquent, je suis soulagée de me dire qu’en rentrant chez moi, je vais pouvoir me reposer.
Ce sont deux points positifs qui m’aideront pendant cette course, car sur les précédents 24 heures, je me demandais comment j’allais pouvoir travailler le lendemain, tant la fatigue était présente, et comment j’allais pouvoir m’occuper de mes petites.
Il est encore tôt ce samedi matin, et pourtant la température extérieure est très douce. La question ne se pose même pas pour moi, ma tenue de départ (débardeur, short).
Nous arrivons Serge et moi, sur le stade que je connais par cœur, travaillant à 2 kilomètres et étant mon lieu de passage pour rejoindre mon travail, cet endroit est aussi mon terrain d’entraînement, voire de prédilection, lorsque je ne vais pas au travail en courant.
Il faut savoir que ce 24 heures est très bien organisé, le dossard contient une puce électronique et il nous en fournisse 2 que nous pouvons mettre par avance sur un autre maillot pour ma part, il est accroché à une ceinture afin de pouvoir me changer facilement sans m’embêter avec les épingles à nourrice , un panneau d’affichage comptabilise chaque passage et des officiels contrôle le bip à chaque passage, que la boucle fait 1000 mètres et des poussières, le terrain est varié, pelouse, sable, bitume. Un gymnase est à notre disposition avec des matelas pour ceux qui veulent se reposer, des douches, des toilettes très propres (enfin au début !) . Des tables pour poser nos sacs, à l’extérieur des coins pour poser nos affaires personnelles (boisson ou autres « sporténine » etc…) Alain CORGIER qui est un des principaux fondateur ainsi que christine GUELFO sont tous deux des champions de France des 100 km. Il donne de bons conseils sur le site (alimentation, entraînement etc…) , dont le lien est ci-dessous. L’ambiance est aussi géniale, et nous y retrouvons des habitués qui viennent de la France entière. Je fais un coucou à Gilles, ainsi qu’un autre runner qui a fait le 24 de Saint-laurent du Pont que j'ai fait en septembre, je retrouve Christian et un coureur qui a fait le 24 heures du Pontet ainsi que le vainqueur du Pontet venu faire les 6 heures cette fois, son épouse fait le 24 heures mais en marchant (il l’a soutiendra pendant tout se temps), Pascale qui est organisatrice des 6 heures de Mures course au profit des autistes qui a lieu au mois de mai et vainqueur il y a deux ans de ce 24 heures.
Je ne suis pas sure que mon organisme tienne le choc. Didier que je retrouve régulièrement sur les trails longs que je fais en été, et qui a fait le marathon des sables sponsorisé par Renault truck en ayant l'idée de vendre des tee-shirts techniques avec un logo représentant une fenêtre arabe ouverte sur le désert avec un coureur. Ah, il y a aussi la légion étrangère, comme l’année dernière qui est venue cette fois avec du renfort . D’après les inscriptions il ce trouve des coureurs avec de hautes performances au-dessus des 200 km. Le premier réalisera 243 km, et quelques... Je me réjouis de les revoir, et nous discutons de diverses choses. Stéphane mon ami du travail arrive, nous nous préparons et la dernière heure avant le coup de pistolet passera très vite.
Nous faisons quelques photos souvenirs, le gardien du stade avec qui j’ai sympathisé va trouver Serge pour lui dire que je suis sa Vénus (ouf je l’avais dit à Serge) et que lorsqu’il me voit arrivé au loin avec la frontale en hiver il croit que je suis un ange (non, non ! moi c’est la peste). Les photographes aussi immortaliseront ce 24 heures, cette année un animateur est présent, ainsi qu’un journaliste de la revue (VO2 max) qui est venu suivre cette épreuve, il prendra un nombre incroyable de photos à différents passages et à divers moments., de tous les coureurs. Un homme tout à fait charmant, qui plus est.
Allez c’est parti ! Stèf s’isole complètement, il a une allure très rapide pour ce premier 24 heures, je fais quelques tours avec lui, pour lui conseiller de lever le pied. Le soleil est apparu pour le départ et il fait chaud et très chaud dans l’après-midi. Je le sermonne un peu comme un bébé « bois beaucoup, mange, etc…), pas moyen, il est dans sa bulle je le sens, alors je lui laisse donc faire son expérience. Serge est en pleine forme, il tourne à une bonne allure entre 10.5 et 11 km à l’heure. Pour ma part, j’y vais plus tranquille, le kilo en 7 minutes soit 8.6 km/h pendant plusieurs heures. Je bois tous les deux tours, j’alterne, boisson énergétique, eau plate, eau gazeuse, je mange aussi tous les 2 tours, et j’alterne sucré, salé, un abricot sec, riz au lait, pain d’épice surtout pas de pâtes de fruits (trop sucré), et mini toast avec du jambon, vache qui rit, saucisson, je mangerai des pâtes 2 fois, une à 14 heures et une autre le dimanche à 7 heures du matin, j’aurais mangé au moins 5 barres énergétiques powerpunch, et du gâteau malto, et pendant mes moments de grandes difficultés j’ai consommer des gels, soit en totalité 4, et à partir du 100è kilos. J’observe un peu les gens qui tournent, je repère Katia 3 ème l’année dernière avec 189 kilos venue cette année avec coach ou entraîneur,… un petit bout de femme (Maria) qui a réalisé 195 kilos déjà sur un 24 heures, une femme aussi Flo championne de grands trails qui a fait la diagonale des fous etc... Les jeux sont faits et mon but est de dépasser mon chrono seulement et uniquement, je m’ôte une pression mentale. Je reste réaliste quant à mes objectifs, je me suis donnée à fond sur le marathon de Clermont-ferrand (merci Yo), et je sais que l’organisme ne récupère pas aussi facilement que l’on pense. Donc ces 180 km qui s’affiche dans mon esprit et que j’aimerai tant réaliser me paraisse loin, très loin SOIT à 180 km. Pourtant je vais me concentrer sur les personnes que j’aime pour pouvoir les atteindre, ils seront mes « boosters ».
J’ai chaud, très chaud et je ne suis pas étonnée de découvrir dès le lendemain des coups de soleil sur les épaules et sur les joues qui demeures bien rouges aussi. Un premier coup de fatigue arrive au bout de deux heures de course, un peu de panique en moi, et je me demande comment je vais tenir 22 heures encore. Au bout de 3 heures j’ai mal aux jambes, les mains sont gonflées par la chaleur, mes pieds aussi, ils chauffent et surchauffent, des ampoules énormes gonflent d’un coup d’un seul, j’appuie fortement mes pieds parterre afin de les éclatées, ouille! mais cela marche j’ai déjà testé sur d’autres courses. Presque tous les coureurs sont équipés de manchons « booster » ou de chaussettes dans le même style. Je pense que ce n’est pas un effet de mode, mais des progrès techniques pour améliorer la circulation du sang. Il y a même un monsieur qui a mis un manchon sur un seul mollet, (flûte j’ai oublié de lui demander à la fin de la course, dommage !). Bon, je donne des détails mais cela peut servir pour les futurs « vingtquatreuriens ». Je prends donc un doliprane toutes les 5 heures, pas d’aspirine (pas la bonne période féminine) un sporténine toutes les heures. Pour ma part, à partir du 100e, comme j’en ai marre, toutes les excuses sont bonnes pour aller à l’intérieur, aller aux toilettes, et je me masserai les jambes tous les 10 km. Blabla, avec des gens venus me parler, je décide de rester très sociable avec tout le monde, un petit sms par ci par là, et hop je suis contente de retourner sur cette boucle. Les premières font leur course, ne rentrent pas à l’intérieur, écoutent les conseils et les directives ainsi que les encouragements de leurs coach . Etrange, je ne les reconnais plus, elles sont devenues des "machines à avaler des kilomètres" j’ai l’impression, pas un mot, la lutte est lancée et elles se tiennent à un tour près, des unes des autres, en les voyant je reste impressionnée et admirative de ces championnes. Bon, il est vrai que j’aimerai pouvoir réaliser ce qu’elles font, mais chaque chose en son temps et selon mes possibilités de plus je veux progresser doucement.
Par ailleurs mon corps est la tente qui abrite mon âme sur cette terre quand même, je ne veux pas trop l’abîmer, bien que je lui impose des souffrances terribles à chaque fois, et le lendemain j’ai la sensation d’avoir été meurtrie, oui c’est le mot, … meurtrie.
A suivre (Part 2)... | |
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