Les 100km de Millau le 23 Septembre 2006
Après avoir longtemps hésité, je décide de retourner à Millau cette année, en partie à cause de mon échec au 100 km de st nazaire les eymes au mois de mars, je ne veux pas rester sur cet échec. Je change de plan d'entraînement en optant pour un de B.Heubi pris sur son site. tout l'été je vais m'entraîner de façon assidu parfois sous la canicule, c'est bien ça qui me faisait hésiter à refaire Millau cette année
Je change d'accompagnateur aussi (coco est en cure), c'est JF qui me suivra, un ami coureur du var (2h39 au marathon); je compte sur son expérience pour m'accompagner dans ce périple
vendredi après midi on file sur Millau, nous repérons la partie st affrique/Millau puis on dépose les affaires à l'hôtel et direction le parc de la victoire pour le retrait des dossards, on rencontre des coureurs des divers forums que je fréquente puis arrive amar, mon pote de Lyon, avec qui on a prévu de partir sur le même tempo le lendemain, après 2 mousses on va à la pasta ou on ne veillera pas trop, une dure journée nous attend
Samedi 7h, en me levant, je vais direct regarder le temps qu'il fait, le ciel est gris mais pas de pluie pour l'instant. Avec JF on prépare les sacs, le vélo sur lequel j'ai installé le panier pour mes ravitos, un petit déj rapide et direction le parc ou on se fait enregistrer le dossard, dernières photos puis les vélos sont invités à se rendre à Aguessac ou ils nous attendront. Les coureurs se placent derrière la fanfare et nous descendront ainsi jusqu'à la ligne de départ, Karbone me tape dans le dos, il m'a reconnu grâce au tee-shirt ADDM que l'on s'est fait faire, je cherche amar pour qu'on parte ensemble mais je ne le trouve pas, tant pis je le croiserai bien à un moment.
A 10h le départ est donné, je démarre lentement, passe sous l'arche "départ" 3'10 après le coup de feu (je pense que le passage sous l'arche devait être le départ réel pour les 100 km au vu du déplacement d'un ravito à st aff). jusqu'à Aguessac je vais rester avec une féminine qui a fini 3° l'année dernière en ayant mené 80 km, le rythme est très facile, il faut se ralentir, tout le monde papote, ça fait passer le temps
Je rejoins JF qui m'annonce qu'amar n'est que 30" devant, guère de temps après je le rejoins, je suis content de le retrouver car partir sur un 100 bornes, c'est partir un peu dans l'inconnu, avoir quelques repères rassurent.
On passe au 10° kil en 53', j'avais prévu 51'40 mais pas de quoi s'affoler, vers le 20° quelques gouttes commencent à tomber mais rien de méchant est-ce qu'on aura de la chance ? 5 km plus loin je sais que non, un déluge s'abat sur nous, le temps que JF s'arrête pour me donner mon poncho du marathon de paris, je suis trempé, heureusement il ne fait pas froid. Du 30° au marathon, le temps me parait assez long et je languis d'arriver dans la salle pour me changer. Passage au marathon en 3h34, 3’ de moins que l’année dernière, je n’ai pas couru plus vite, je ne me suis simplement pas arrêté depuis le départ. Dans la salle je change tout (même le slip) sauf mes baskets, bizarrement je n'ai pas l'impression d'avoir les pieds trop mouillés, quel réconfort d'être sec même si maintenant en repartant un doute m'envahit : j'ai mal aux quadriceps comme à st nazaire, ce qui m'avait obligé à abandonner, il reste 56 km on n’a même pas fait la moitié !!! Je me remémore l'année dernière ou dans les cotes je n'avais plus mal aux jambes, j'attends donc creissels avec impatience, je vais savoir ou j’en suis.
Meme si dans la cote je suis moins euphorique que l’année dernière, j’avance pas mal, je lache amar, les jambes vont mieux, le moral revient. Dans la descente, je fais la foulée la plus rasante possible pour éviter les chocs sur mes quadri, je me retourne pour voir qu’amar me rejoint petit à petit. Arrive maintenant la longue partie pour arriver à st rome, c’est la partie que j’aime le moins, un long faux plat montant. Pourtant à ce moment on tourne pas mal, on rattrape des coureurs, je commence à avoir faim, JF me donne des bouts de mon gatosport du matin avec quelques pâtes de fruits qui me régalent. On zappe le ravito de st rome pour s’attaquer à la fameuse cote de Tiergues. Mon rythme n’est pas terrible mais il me permet de doubler des coureurs qui marchent, je lache amar au train, JF m’encourage, me conseille tout au long de cette cote, vers le sommet on croise les premiers qui sont déjà sur le chemin du retour, Bruno n’est pas en tête comme l’année dernière, en fait quand on se croise il est 7 ou 8, c’est mal parti pour lui, 1’ derrière, steph 35 des Clm m’impressionne, il a annoncé 8h sur le forum, il finira en 8h07 pour son 1° cent bornes. Je m’arrête au ravito de tiergues pour me changer, je vois qu’amar en passant s’inquiète car en fait je me suis arrêté sous la tente des secouristes, tout va bien !! Le début de la descente me fait de suite souffrir au niveau des quadri, c’est alors que je décide de courir sur le bas coté, dans l’herbe, la douleur est moins intense et je reviens assez vite sur amar, la 2° féminine nous passe comme une flèche, comment fait-elle pour ne pas avoir mal ? Arrive enfin le ravito de st aff ou le marmotton est là avec son appareil photo, on décide de se faire enfin une petite pause, je mange un peu de tout puis on repart pour remonter cette foutue cote. Je suis moins bien cette fois, il est vrai que le pourcentage à la sortie de st affrique est raide. A mi-pente des points de coté se font sentir, j’essaye de continuer mais la douleur est trop violente, à se plier en deux, pour la 1° fois je vais marcher en appuyant sur mon point, au bout d’un moment je repars et des lors je me dis qu’il faut que je rattrape amar avant le sommet, c’est fait juste avant le ravito mais j’ai trop tapé dans les réserves, je sens l’hypo monté, amar repart, JF m’encourage à faire pareil, mais non je ne peux pas, je mange encore un peu et j’attends que cela passe. Quand je redémarre, je vois amar déjà bien loin, tant pis on aura fait un bon bout de chemin ensemble. Dans la descente cela va mieux, JF m’encourage à bien souffler, à bien me décontracter, Anne-cécile nous double comme une balle. Comme tout à l’heure je fais toute la descente dans l’herbe. Au bas de celle-ci je suis 85°, les 5 kil qui viennent, je vais retrouver un second souffle, tout va mieux je tourne à 5’20 au kil, je double pas mal de coureurs, JF par ses encouragements me fait énormément de bien, je ne m’arrête pas au ravito de st georges, j’ai l’impression de ne plus rien pouvoir avaler, les points de coté ne demandent qu’à revenir. On arrive sur la dernière difficulté, je ne vais pas monter bien vite mais je cours, soudain je vois amar qui doit être à 200 mètres, je reviens doucement sur lui, il marche même un moment, je le rejoins enfin, je lui glisse un léger allez amar mais je file, dans la descente on n’arrive presque plus à avancer tellement le vent souffle fort, il reste 5 kil et qui j’entends arriver derrière moi : amar, il s’est refait la frite, JF nous encourage de plus belle, on se fait 3 kil cote à cote mais en entrant dans Millau il me lache, il finira plus fort, je rattrape Anne-cécile à 1 km de l’arrivée, le dernier kil est interminable, on bifurque enfin dans le parc de la victoire, avec JF on se congratule plusieurs fois mais hélas les accompagnateurs ne montent pas sur l’estrade pourtant il le mériterait cent fois …
Résultat : 9h38’40, 68°, 37° V1 (ma 1° course en V1)
Note : 8,16