Samedi 16, Hemil arrive pour manger à midi à la maison avec boisson, dessert et un petit cadeau, ce mec est incorrigible.
Après le café nous prenons l'auroroute, la route, les petites routes puis les très petites routes enneigées et 297 km après nous arrivons à Sélonet où nous attend une chambre à l'hotel-bar-restaurant "Le Poete", belle enseigne.
Nous investissons la chambre puis nous allons nous raffraichir au bar avant de monter à la station de Chabanon pour reconnaître les lieux et percevoir les sésames.
Nous entrons dans l'estaminet et oh surprise, nous sommes interpellés par un Monsieur qui semble être le cousin du Poete ou presque !!!
Un ancien de 71 ans, ancien Prof de son état, un numéro, une figure, en tout cas un bon vivant et finalement de demi en moitié
il fait nuit, nous ne sommes pas allés au point de départ et nous avons presque oublié que l'on est la pour courir.
Le départ est demain à 10h00, très tard d'ailleurs, nous sommes à 7-8 km donc c'est pas trop grave, c'est plutôt cocasse et puis seulement 26 km de course...une formalité quand on ne cherche pas à briller, quoique !!!
Nous soupons puis scéance de photos nocturnes dans le village avant d'aller au lit.
J'ai pas du tout sommeil, il y a la télé, on regarde le foot, c'est nul, Hémil s'assoupissant, je baisse le son et regarde un vieux film "les douze salopards" que j'interromprai avant la fin pour essayer de dormir. je tourne et retourne, au final si j'ai dormi 3h00, enfin.
7h00 debout, petit dèj. et en avant vent. La route de la station est bien dégagée, le temps est calme, le redoux s'annonce, le ciel est tout blanc.
Dossard n° 96, il paraît que nous sommes un peu plus de 100 sur chacune des 2 courses et le départ est commun.
J'essaye de me faire masser au stand "Welleda" par la super nan..., dame qui représente ces pommades, sans succès,
elle me donne 2 doses individuelles et, dans un éclat de rire, me dit d'aller me faire masser ailleurs, tanpis elle sait pas ce qu'elle perd...Moi, si...
Nous finissons de nous équiper et nous faisons une grosse 1/2 heure d'échauffement entrecoupée de rigolades, puis nous approchons du départ. L'orga annonce que sol damé mais pas partout, que le parcours ne fait pas 26 km mais 23 pour cause d'impossibilité de sécurisation, 3 ou 4 ravitos j'ai pas tout saisi car il y aurait des boucles fermées
5,4,3,2,1, partez...
Nous démarrons à 12 km/h, Hémil est derrière moi, à 2-3 m, je dois être dans les 30-35, cool.
1 ou 2 km, ça s'accélère et les troupes s'éclaircissent...1° grosse descente, je reste prudent, trop, Hémil me double et double les 2 ou 3 de devant, je ne veux pas le laisser s'echapper donc j'enlève les crabots et mets du charbon dans la machine,
200 m après j'ai doublé tout ce beau monde, Hémil compris, 3 paroles en passant "accroches, allez vient"...Il ne vient pas...je suis trop bien lancé, je continue...je ne le reverrai plus.
Un bénévole qui compte m'annonce 24°, ouhla, trop vite, ça m'étonnerai que ça tienne...
Ce me paraît bien facile pour l'instant, trop facile...
Effectivement la course devient beaucoup plus dure en dénivelé, pas grave, par contre il y a de longues portions où nous progressons dans une tranchée dans la neige et ça c'est mortel pour le vieux Nîmois que je suis...
Un passage quasi vertical ou des cordes sont installées pour aider à grimper, marrant un défaut de coordination et je m'enfonce jusqu'à la taille, c'est le mec de derrière qui m'aidera à sortir, sans me doubler, merci, sympa.
J'essaye de relancer tant soit faire que peu mais la corde est bien déroulée, on commence à voir le réa de la poulie, si je ne relache pas, je vais exploser donc je lève un peu le pied.
J'ai sauté le premier ravito, le 2° m'a arrêté 30s, arrive le 3° où on m'annonce 6 bornes, une boucle, vous repassez, il en restera 3.
"okay, okay", je n'ai plus le sourire...put...que c'est dur.
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Je commence à ressentir les conneries de la veille et le manque de sommeil.
Grrr, dur ou pas, il faut et quand il faut, il faut...
J'en remet une couche et à la fin de la boucle, j'attaque les 3 derniers crescendo, une vrai locomotive.
J'ai un gars derrière à 3m, et deux devant à 20 et 40m. Je surveille le GPS, j'attends le dernier km, vous allez voir ce que c'est un jobard.
A-y-est, je rétrograde en 3° et j'écrase le champignon.
Celui de derrière reste littéralement sur place, le plus proche est avalé en 200 m et je me rapproche du dernier mais il a du me sentir venir, il s'est pas retourné mais a du accélérer, je plafonne un peu.
On devrait voir l'arrivée et au lieu de ça un gars annonce "plus que 500 m", la vache, il faut donner encore...
Au vu de l'arrivée et comme d'habitude quand je veux tout lacher, je crie et lache tout ce qu'il reste...
Rien n'y fera j'arrive 10 m derrière le gars.
Je suis complètement asphyxié, je reste appuyé à la barrière métallique pendant 2-3 minutes.
Un bol de soupe après, le sourire est revenu et je pars en courant à la voiture pour me changer.
Merci les longues chevauchées, avec un temps de récup de moins de 10 mn, je suis prêt à repartir, il faudrait juste que je change de chaussettes car elles sont trempées malgré les guêtres.
Scrogneugneu, je mets du chaud en haut mais les autres chaussures sont restées à l'hotel, quel c..
J'attends Hervé qui arrive 14'... après, pas de photo d'arrivée, Trop froid, j'ai les mains glacées et les pieds, je vous dit pas.
Hervé me dit qu'il est sur que je suis classé, rien n'est paru mais je vais me renseigner auprès des ordin...
Je suis 30°, 2° V2
comble de rire le gars devant moi était le 1°V2 donc je suis 2° à 4 secondes mais comble de désespoir, seul les 3 first au scratch et les premiers de chaque catégorie d'age sont récompensés.
1° course de l'année, réussie, c'est tout bon.
C'est pas grave, nous n'attendrons pas le podium, c'était superbe, bravo à l'organisation et aux bénévoles, merci à la station, etc...
Nous allons nous doucher à l'hotel et un sandwich-demi après, nous rentrons à casa.
Garmin dit : 23,52 km - Vitesse moyenne 9,1 km/h- Vitesse maxi 17,4 km/h - D+- 1323-1310 m