Bonjour
Ancré dans le top 10 des marathons français depuis plus de 15 ans, le Marathon de la Liberté, parfois surnommé Marathon des Plages du Débarquement, souvent retenu comme le Marathon de Caen, possède l’un des plus beaux parcours en France.
En côtoyant sur 42,195 km les lieux mythiques du Débarquement (Plages du DDay, Casino de Ouistreham, Pegasus Bridge...), le parcours maritime et champêtre prend un sens différent et rend le marathon, plus encore qu’à l’accoutumée, empreint de symboles et d’émotions.
Départ matinal idéal : 9h à Courseulles sur mer le long du port de plaisance. Après présentation de l'Elite (dont notre Chopin du Nord (qui finit 3ième au scratch)), le coup de pistolet retentit trop vite sans que les coureurs n'aient eu le temps de se positionner auprès de leurs meneurs d'allure. J'ai juste eu le temps de larguer mon sac au camion (heureusement que mon pater était là sinon j'aurais sans doute du courir avec mes affaires !! ) .
C'est un peu la déroute pendant le premier kilomètre où les bousculades sont un peu vives. .... Mais vite oubliées car on aborde tout de suite la plage... et c'est parti pour plus de quinze bornes le long de la mer. Les kenyans sont déjà loin devant et les 1200 runners sourient aux anges car les conditions sont idéales.
La côte de Nacre est sublime à cette heure matinale (pour un dimanche matin). Le temps est doux, un très léger vent de dos et les premiers spectateurs et orchestres mettent idéalement en jambe. On sent dés le dixième kilomètre que la course va être un plaisir. Je me dis même que je laisse tomber mon objectif de 3h30 pour profiter pleinement du parcours et de l'ambiance. Les petites ruelles des villages de St Aubin et Langrunes sur Mer me laissent pantois avec les mamies, les enfants encore en pyjama qui acclament les runners. On se croirait sur la Route du Louvre. La mer en plus. L'air iodé est savoureux. le parcours roulant (évidemment bien plat ...)... les mouettes chantent ...
Puis on arrive à Ouistreham où l'on quitte la mer au 18ième kms pour rejoindre le chemin de halage le long de l'Orne et rejoindre après une dizaine de borne le fameux Pegasus Bridge.
Source Wikipedia.
Il s'agit d'un pont basculant/levant du type Scherzer. Initialement construit en 1935, l'original a été remplacé par un nouveau pont similaire mais plus large en 1994 (inauguré lors du cinquantième anniversaire du débarquement de Normandie). La longueur de la travée basculante est de 45,70 m. Le pont porte la route départementale D 514.
L'ancien pont reste visible au musée du Pegasus Bridge situé entre le canal et l'Orne.
Il doit ce surnom à un commando britannique de la 6th Airborne Division (6e division aéroportée) qui portait le nom et l'emblème du Pégase et qui était chargée de sa prise sous les ordres du major John Howard.
Les soldats, amenés par trois planeurs Horsa le 6 juin 1944 un peu après minuit, réussirent à se poser à environ deux cents mètres du pont sans se faire remarquer par l'armée allemande. Trois autres planeurs portaient un autre commando qui devait prendre le deuxième pont sur l'Orne. Chaque commando était composé d'environ trente hommes. Pendant cette opération, deux soldats britanniques furent tués et quatorze furent blessés.
L'histoire du Pegasus Bridge est également liée à celle de Thérèse et Georges Gondrée (dont le café de la famille est situé à environ 20 m du pont). Il s'agit de la première maison en France continentale à avoir été libérée.Passage au semi en 1h40. Je suis hyper frais. Aucune sensation de fatigue. L'ambiance est plus calme mais c'est aussi bien. Comme tout chemin de halage, il y a peu de place sur les côtés et on court presque en file indienne. Comme en trail nature. L'allure est vive car la brise est de côté et rafraichit parfaitement .
Cela permet de retrouver avec joie la troisième partie du parcours. Au 25ième kms on rentre ainsi dans les villages des bocages normands.
Blanville sur Orne, Periers sur le Dan, Cambes en Plaine : des noms composés pour des ruelles et des sentiers plein d'allégresse. Le temps s'assombrit et le soleil déjà voilé nous quitte une bonne heure . Pas trop gênant évidemment pour les coureurs... cela ne gène pas certains spectateurs à prendre l'apéro et à trinquer à notre santé...
Les premières petites côtes aiguisent les mollets et les cuisses. Le 30ième kms - l'arrivée du mur des marathoniens - me fait peur et je ralentis clairement la cadence. Je ne vais pas reproduire mon erreur de la Route du Louvres où j'avais été contraint de marcher du 33kms au 38kms perdant une bonne quarantaine de minutes.
Et là surprise et bonheur intégral : ma femme et mes deux fils (4ans et 4 mois) sont paisiblement installés dans les champs en m'attendant ... obligé de m'arrêter pour les embrassades. Même ma mère est venue !
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et naturellement on croise les autres coureurs qui en profitent pour applaudir mon fils qui m'accompagnent sur 200 mètres avec ma femme (en tong !!) . On marche en montant la côte de Bieville joliment casse-patte à cette distance.
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Moment magique inoubliable. Les endorphines circulent dans mon corps avec effervescence. Je suis dopé au plaisir. Les petites tensions musculaires s'évaporent. J'engloutis un demi litre d'eau et c'est reparti pour les 10 derniers kilomètres. Sans doute trop vite. Trop d'eau ? Pas assez de glucose ? au 38ième je suis vraiment trop fatigué et suis contraint de lâcher la bride . Le Garmin Forunner 405 indique une vitesse de 8kms/h. Qu'importe, il me faut un peu de repos.
Et à Cambes en Plaine, heureuse vision : mon gamin attends de nouveau son père pour lui redonner de l'énergie .... on se lâche complètement . Hystérie de sourires et d'applaudissements . Mon gamin est hilare en me demandant pourquoi les gens nous envoie des éponges blanches ... , je me fais doubler par une dizaine de participants envieux de cette énergie gratuite et bien meilleure qu'un gel énergétique pour repartir de plus belle ...
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.... avant d'aborder les deux derniers kms quasiment en ligne droite pour rejoindre l'arrivée sur le site prestigieux du Mémorial de la Paix. Tapis rouge, pagailles d'applaudissements, ivresse absolue qui permettent de finir en sprint .
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je m'écroule dans les stands de ravitaillement heureux d'avoir conclu ce second marathon 2009 en 3h38 (1 mois après la route du Louvre en 4h18) formidable.
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Pour ne rien gâcher, au stand du CIC, jus d'orange, champagne, et sourires des collaborateurs de Caen ...
Chouette aussi la Normandie !
Next Step à l'automne pour la Rochelle ou le Marathon des Villages (Baie d'Arcachon)...
A l'année prochaine les Normands !
Sébastien, juin 2009