Semi de Mirwart (BEL) 1300m+ le 14 Septembre 2008
Mirwart, mon beau mirwart, dis-moi qui sera encore la plus belle après être passée dans la boue de tes sentiers ce dimanche...
2hs du mat, comme d'habitude avant une course, je suis insomniaque, un peu nerveuse. Pensez donc : 1ère course avec un tel dénivellé (1300 m total, dont 680 m de grimpette). Je reste tranquille,bien au chaud en attendant que le réveil de 5hs réveille Mr Choco qui va de nouveau m'accompagner sur le parcours.
On part à 6hs, arrivés à 7h30 dans les profondeurs ardennaises.
Il fait piquant, un magnifique soleil et des bans de brume tapissent tous les fonds de vallée, c'est superbe.
Pas beaucoup de coureurs pour cette 1ère, peut-être 60 pour le semi (?) et une 40e pour le marathon. C'est dommage pour les organisateurs car ils ont bien bossé, tout est prêt pour l'aventure!
Marc et Vincent, nos copains de toutes les galères sont inscrits pour le marathon (ils en feront 3 en un mois ...)
Il a beaucoup plu les jours précédents, on nous avertis que ça va être du sport (mais bon, on est là pour ça !)...
9 hs, c'est parti ! C'est effrayant pour moi car il n'y a presque que des "jeunes-affûtés" Peu de femmes, peu de mon âge, un rapide tour d'horizon me confirme que je dois prendre la tête... de la queue !Ca descend sec, léger faux plat et on attaque par une solide montée, qui me fait doubler qqs optimistes-inconscients. Les vues sont magnifiques, je suis heureuse d'être là, d'utiliser toutes mes capacités pour avancer. De chemins forestiers aisés, mais pleins de cailloux, en monotraces casse-pipe, glissants, les choses se passent bien et je suis au 11ème km en 1h17. Je vais faire une halte "plaisir et papotte" au ravito et malheureusement y perdre aussi le rythme ... Ca devient un peu difficile
Peu après le 12 ème, le 1 er marathonien me dépasse (partis 30 ' après nous !!) Que c'est beau à voir : bien droit, souple comme une tige, aisé, il n'a pas l'air d'aller vite mais pourtant il disparaît très vite de mon champ de vision. Le 2 ème arrive avec déjà 6-7 ' de retard, ça semble plié ...
Marc nous dépasse aussi, vers le 13ème et nous annonce l'abandon de Vincent pour chute lourde. Il a l'air à l'aise, on l'encourage comme on va les encourager tous au fur et à mesure, en s'arrêtant dans les bas-côtés pour les laisser passer.
Au 15 ème K , on trouve le 2 ème concurent assis par terre , pied nu et ampoules. Je vais vite le soigner (il est fébrile et tremble)et il repart (plus loin, il va vraiment se casser la bobine et abandonnera au 32 ème, pauvre de lui ...)
Moi, je n'y suis plus, j'essaye juste de tenir un sanglier en repect dans mon dos ! (une qui souffre, qui jure et rouspète, qui traverse les ruisseaux et les flaques de boue sans chercher à contourner, à travers tout, un sacré phénomène !) Ca fait un bout de temps qu'on joue à "je te dépasse, tu me dépasses" mais là, c'est bon, on dirait qu'elle a cessé d'y croire ...Yes!
Au 18 ème, Mr Choco que je suis comme son ombre, se trompe dans une bifurcation et m'emmène pratiquement en haut d'une côte que nous devons redégringoler, avertis par les cris de mon gentil sanglier qui du coup, se retrouve devant moi...Misère, plus que 2 kms pour la rattraper ... Ca devient presque un défi et ça m'aide à terminer la course. Du plat et une grosse montée infernale, je marche très vite et je la double, sans l'ombre d'un remords (oh, la méchante ...) Une dernière descente, que c'est bon d'allonger les gambettes quand on sait que c'est fini, l'arrivée puis demi tour pour aller chercher mon sanglier fétiche, écoeuré devant tant d'ingratitude mais qui partagera la douche avec moi avec bonne humeur. On n'est pas dernières, mais on a eu chaud !
Une bonne bière locale, presque confidentielle partagée avec bonne humeur, on attend les marathoniens (le 1er arrivera en 3h30+-, c'est vous dire !) Marc sera 10ème, après une erreur de +- 10 minutes.
Conclusions: faudra venir l'essayer, celui-là, vous les sangliers-traileurs français! De l'avis général : le plus beau de Belgique à ce jour, et c'est mérité ! Mais Dieu, que la forêt est belle ...
Au vu des courbatures de ce matin, je me dis qu'il y a encore du boulot...
Choco