Bon, tellement de choses à raconter, je vais surement oublié des choses...
C'est parti! Bien que je suis un coureur sur route, je fait aussi des courses natures, un de mes objectifs est de faire des grosses courses, notamment l'UTMB en 2030, je sais que c'est loin mais je cible aussi le restonica trail, le grp, aquaterra, utpma, ut4m, enfin bref, des gros trails mais cela va donné beaucoup de travail. Comme je ne suis pas un grand montagnard et encore moins un grand traileur, je décide de grimper d'échelon en échelon selon l'altitude. Ainsi, je ferais cette année 2 courses natures d'une distance entre 10 et 20km et correspondant à une hauteur maximum de 300-400 mètres d'altitude.
Lors de mes recherches, une course a provoqué mon attention, les perles du vignoble, une course qui se déroule en partie dans les vignobles mais aussi un peu sur route, avec un profil que je trouve facile sur le site de l'organisation.
Je m'inscrit donc et me prend un hébergement en chambre d'hotes au domaine mauler à beblenheim, un petit village de 950 habitants très joli en Alsace.
Le vendredi 24 avril, je part pour un long voyage, paris-strasbourg en tgv, à une bonne vitesse, je vois certaines bonnes cotes qui font mal rien qu'à les voir. Ensuite, Strasbourg-Colmar en TER où je vois des montagnes, notamment celle qui abrite le château du Haut Koenigsbourg. Cela donne un panorama magnifique qu'on ne voit jamais en seine et marne.
Je prend ensuite un bus pour aller à Beblenheim, je découvre le vrai charme de l'alsace, les vignes qui commencent à être en fleur. J'arrive sur place et je suis hébergé. Je fait des achats, je me ballade un peu et je repère le lieu de l'arrivée, je mange le soir et ensuite dodo.
Le lendemain matin, je vais à Ricquewihr, à 2km de Beblenheim. Je vais dans le centre de cette ville, une bonne cote pavée suivi d'une grosse cote. Le centre ville de Ricquewihr est médiéval mais aussi magnifique avec de nombreux vignerons (d'un coté, dans ce coin, il y a des vignerons à chaque coin de rue). J'achète du munster, des spatzle et du saucisson, je vais ensuite au restaurant. Je vois de nombreux touristes, majoritairement des allemands mais aussi des chinois, des japonais, des belges. Bref, Ricquewihr est une belle ville.
De retour à Beblenheim, je vais pour retirer mon dossard, on me donne un t-shirt officiel de la course. Ce samedi, il pleut beaucoup en Alsace, je craint qu'il y ait des orages ou de la pluie pendant la course.
Dimanche matin, petit déjeuner costaud, chocolat chaud, tartines de beurre, charcuterie, fromage, yaourt. Le but est d'être costaud car j'ai peur pour la course. Mes objectifs sont tout d'abord de ne pas terminer à l'hôpital, de terminer la course, d'être au dessus des 9km/h (mais ça, ça me parait difficilement réalisable), me faire plaisir (même si c'est déjà joué d'avance!) et en objectif secondaire être au dessus des 8km/h.
Je vais sur le lieu du départ et je constate qu'il fait chaud, je n'ai pas mis de protection contre le soleil. Je vois des coureurs avec 2 t-shirt, je sens qu'ils vont souffrir. J'entend à plusieurs reprises le contenu de la course, des lègers faux plat pour les 5 premiers km, après ricquewihr, une grosse cote et des jolis enchainements. Après le km10, des descentes et une cote costaud à Zellenberg à 2 km de l'arrivée.
C'est parti! Le 1er km est constitué d'une descente puis de plat. Je constate que les premiers km sont difficile, ça monte, ça descent, des petits tape culs (de 4 à 8%) qui commencent à faire mal à l'organisme. De plus, on approche 10h30 et le soleil commence à chauffer. De plus, comme une grande partie de la course a lieu dans les vignobles, nous n'avons pas de réelle protection.
Je passe le 5ème km en 32"16, tranquillement mais il faut chaud, très chaud! On descend des escaliers puis le moment phare de la course, la montée de Ricquewihr, une cote pavé à 8% assez difficile mais que j'avale. Ensuite, une montée à 10% et c'est trop pour moi (et je suis pas le seul). Je décide de marcher, je sens que je n'ai plus de souffle. Mais surtout, je me dit que la suite sera + difficile. On souffre beaucoup de la chaleur, c'est une sorte d'hécatombe mais je reprend ma course. Ensuite, encore des passages à 10% en forêt, je sens comme une douleur au mollet gauche alors je décide de gérer. Après une bonne descente avec un joli panorama, on se retrouve dans la cote la + difficile du parcours, 1km avec des passages à 10-13%, je mélange entre marche et course mais c'est très difficile. Je sens que mon maillot est complètement trempé de sueur, je manque parfois de souffle. Mais au fond, je trouve que je me débrouille bien puisque je ne perd pas de place. En effet, les personnes derrière moi marchent et ceux devant aussi, bref, on est sur le même rythme. J'effectue les km 5 à 10 en 35"32, ce qui est pas loin du premier 5km de mon histoire (35"17) à Clichy. Même si je marche, pour une fois, je ne suis pas mécontent de le faire car c'est vraiment une course de costaud, la plus dure que j'ai fait actuellement. On passe Huhnawihr et je me sens mieux, on passe ce joli village et on va ensuite en direction de Zellenberg. Je passe le 10ème km en 1h07 ce qui n'est pas un temps moche pour moi, c'est équivalent à la perf que j'ai fais à Vincennes sur 10km en décembre dernier. Je descend puis je monte en marchant une cote à 11%, enfin, j'essaie de courir parfois mais je fait surtout de la gestion. On arrive à Zellenberg, avec une cote à 8%, on m'annonce que je suis 377ème environ, je vois qu'il y a du monde derrière, donc c'est bon pour le moral. Mais j'ai du mal à Zellenberg, je marche rapidement, je vois une femme en point de mire. Ensuite, on descend légèrement et on se prend un court raidard à 16%. On continue la descente vers Beblenheim, encore une cote à 6% puis la descente finale! Je constate que je suis pas loin de mon temps sur 15km à Charenton. Je gère les 800 derniers mètres, l'effectuant en 4 minutes, je me sens bien. Finalement, je termine au sprint! Le speaker de la course signale ma présence, m'interviewe rapidement. De mon coté, je lui dit que ça change de l'Ile de France mais c'est un plaisir d'être là!
Après la course, je prend un cadeau de la course, une bouteille de crémant. J'achète une pizza et je sens que ça me brule les épaules et les tétons. Lorsque je retire mon t-shirt de course, je constate que j'ai un gros coup de soleil sur les épaules et que j'ai légèrement saigné d'un téton.
Je regarde les classements et je remarque que je suis 379ème sur 438 à la vitesse moyenne de 9.04km/h. Je suis fier de ma performance, bien que j'ai marché, mais je me suis lancé à fond dans cette course, pour la première fois dans une course nature. Il me semble que c'est ma moyenne vitesse la + élevée sur ce genre de course, sur un parcours à 354m D+ vraiment pas facile! Finalement, je trouve que j'ai réalisé une très belle performance sur un parcours splendide (des coureurs du sc Draveil qui étaient dans le même gite que moi m'ont dit que c'est une des plus belles courses qu'ils ont fait) et rien que le fait de courir dans des endroits où se fabriquent le riesling, le pinot noir, le gewurztraminer, ça fait vraiment bizarre mais ça nous offre des paysages magnifiques! Finalement, une super expérience, et c'est loin d'être terminé! A noter que je ne me suis pas ravitaillé pendant la course, ce qui prouve mon endurance.