Je pars de chez mes parents, près de Fribourg, peu après 8h pour prendre un des trains qui amènent les coureurs à Morat. A la gare je rencontre le couple qui entraîne mon club, nous faisons le voyage ensemble (elle finira 18e des femmes 50, lui 10e des hommes 65
).
Arrivée à Morat, je me dirige vers les vestiaires, je dois encore décider comment m'habiller. Il va pleuvoir, certes, mais beaucoup ou pas? Il devait faire très frais, ce qui n'est pas le cas... je finis par choisir un t-shirt à manches courtes, et par-dessus je mets un kway très léger. Je sors des vestiaires et il se met à pleuvoir davantage... je complète mon look avec un sac poubelle pour me protéger avant le départ
Je dépose mon sac dans le camion près duquel j'ai rdv avec deux amis qui m'ont proposé (il y a quelques semaines) de courir avec moi pour me faire faire mon meilleur temps... entre-temps bobo donc je n'y pense même plus!
Je rencontre quelques connaissances, blabla, puis mes lièvres arrivent, on s'échauffe un minimum et on se dirige vers le départ, je croise Evidence et son mari
J'ai l'intention de courir très tranquillement. Je n'ai plus vraiment mal mais je sens quand même quelque chose au côté droit, et avec le marathon de Venise dans 3 semaines je ne veux pas prendre de risques!
Gros bouchon au départ, je m'en fiche, mon Garmin a de la peine à démarrer et de toute manière mon seul objectif est de ne pas me faire mal, alors...
Premiers km tranquilles... je me sens bien mais je vois bien que pour mes deux amis courir si lentement est contre-nature
Je connais et j'aime chaque centimètre de cette course!
De longues montées, de magnifiques descentes, un public chaleureux, la température parfaite... je regrette de ne pas être en forme car les conditions météo sont parfaites pour moi.
Je manque de souffle, je respire comme un train à vapeur, et j'ai encore dans les pattes les 30km du dimanche précédent.
J'expérimente une nouvelle façon de courir, en bougeant le moins possible les bras et les épaules pour ne pas bouger le buste, surtout du côté droit... bobo sous contrôle mais j'ai peur qu'un rien ne le réveille, et là ce serait la fin de ma course!
Mon ami Davide est un meneur d'allure un peu atypique mais efficace, il est toujours en avant, je dois lui courir après, il me crie des encouragements et me fait rigoler
Les montées difficiles commencent... je marche sur une dizaine de mètres mais ce n'est pas plus facile, je recommence à courir.
Je regarde (beaucoup trop souvent) mon Garmin et presque involontairement je me mets à faire quelques calculs... ça me paraît impossible mais je crois que je pourrais quand même réaliser mon meilleurs temps
Cette année, à cause de travaux, le parcours n'est pas de 17.17km mais 17.45... je dois en tenir compte!
Je me sens à la limite de mes capacités mais je veux quand même essayer, Davide me confirme que c'est jouable!
Nous dépassons la partie de parcours modifiée, longue descente où je récupère un peu, faux plat dans lequel je souffre chaque année... encore un peu de descente et puis voilà la grosse montée finale. Je serre les dents, je regarde mon Garmin toutes les dix secondes, je peux y arriver, je DOIS y arriver! En haut de la montée, encore une vingtaine de mètres plats, j'arrive à faire un sprint jusqu'à l'arrivée... je suis trop contente, toute la douleur, toute la rage et toute la déception de dimanche dernier s'envolent! J'ai couru en 53'
' de moins que l'année dernière, sur un parcours plus long de 280m!
Heureuse!!!!!