MONTAUBAN LA VERITE

Bonjour à tous et à toutes,

Je ne peux malheureusement rester insensible à tout ce qui a été dit sur moi. J'ai tout de même une certaine dignité. Voici le mail que j'ai envoyé au juge arbitre André OLLIER et que je vous transmets maintenant :

Tout d'abord, je vous remercie de prendre contact avec moi. Je vais donc vous exposer ma version des faits, qui, je peux vous l'affirmer (je le jure sur la tête de ce que j'ai le plus précieux au monde : ma mère), est la seule et unique version qu'il faut retenir.

Je passe au 21ème km en 1:27:42. Je double Michel TREMOUILLE (vous comprendrez un peu plus tard pourquoi je cite volontairement son nom) entre le 32ème et 33ème km. Je l'invite à s'"accrocher" mais il me répond très amicalement que je vais trop vite pour lui (je tourne alors en 3'55 s au km soit plus de 15 km/h). Juste après le 34ème km, je dois tourner à gauche mais le signaleur que je ne vais pas accabler (car c'est un bénévole) oublie de m'indiquer de tourner à gauche. Je passe donc devant lui et je peux vous assurer que je ne l'ai pas entendu me dire que je m'étais trompé, il faut dire qu'après 34 km de course, on n'est plus forcément très lucide. Qui plus est, je suis concentré sur le chronomètre et prends un gel OVERSTIMS ("coup de fouet" rien d'illicite puisque recommandé par Dominique CHAUVELIER en personne).

Je continue donc ma route et comprends en observant le marquage sur la route (plus de trace bleue) que je dois très certainement faire erreur. J'arrive alors à un croisement 300 à 400 m après être passé devant le dernier signaleur (celui du 34ème km). Je demande à deux ou trois bénévoles si je suis bien sur le parcours, ils me répondent que oui mais que le premier du marathon n'est pas encore passé. Effectivement, lorsqu'on regarde sur le parcours du marathon (si vous filez tout droit après le 34ème km),on retrouve au bout de 300 à 400 m le parcours (gain total : 4 à 5 km environ). Plutôt que de gagner ce marathon et de pulvériser le record de l'épreuve (je rigole - il n'y a pas mort d'homme tout de même), je fais donc demi - tour la rage au ventre car j'étais en train de battre mon record établi à Toulouse fin 2011 (2 h 55' 04 s). Je me tape donc à nouveau 300 à 400 m dans l'autre sens (donc 600 à 800 de plus au total) et retrouve le signaleur du 34ème km. Celui-ci, ironiquement ou pas, se permet de me dire "c'est pas beau de tricher". Je lui rétorque, tout en courant, un peu fâché, qu'il n'avait qu'à m'indiquer la bonne route. Il me répond que je n'avais qu'à regarder devant moi car il y avait un concurrent (virtuel certainement car après avoir doublé Michel le prochain concurrent était relativement loin). Peu importe, hyper motivé, je retrousse mes manches "façon de parler" et décide de "cravacher" dur pour retrouver la place qui était la mienne (devant Michel) avant cette malencontreuse erreur de parcours. En effet, durant ce laps de temps où je me suis "égaré", environ 5 à 6 concurrents sont passés devant moi. Je tourne en 3'55 à 4 minutes maxi au km (mon GPS peut en attester ainsi que la distance effectuée) et je vais rattraper un à un les concurrents que j'avais doublés et qui m'étaient repassés devant.

Au 39ème km, j'ai Michel en point de mire, il a environ 300 m d'avance. Je le retrouve au 41 ème km et lui dis "Courage". Là , ce n'est plus le Michel amical que j'ai doublé au 32ème km. Il me répond "A quel jeu tu joues ? Tu as triché.". En effet, il a bien constaté qu'au 34ème km j'avais filé tout droit et donc il était légitime de penser (pour lui) que j'avais triché. Mais comme je l'ai signalé, je suis revenu sur mes pas (le signaleur du 34ème peut en attester), je n'ai donc pas triché. J'essaie rapidement d'expliquer à Michel la situation mais celui-ci me rétorque, parole de coureur "Allez, barre toi, je vais te casser la gueule !" (j'avoue avoir été choqué par ses propos). Je ne dis rien et continue mon chemin. A l'arrivée, j'expose, un peu fatigué tout de même, la situation à la personne qui me réceptionne. Je ne cherche pas à rencontrer Michel , pour ne pas envenimer la situation (qui, plus est, beaucoup plus costaud que moi). J'ai ma conscience pour moi. Je rejoins mon groupe d'amis de l'ECLA ALBI et leur fais part de ma course en leur expliquant que je suis certes satisfait, mais que sans cette erreur d'aiguillage, j'améliorai ma performance. Enfin, j'évoque avec eux les propos tenus par Michel que je qualifierai d'indignes d'un coureur à pied. Je suis moi même professeur et le respect de l'adversaire, l'honnêteté intellectuelle et sportive, la justice font entre autre partie des valeurs que j'essaie d'inculquer à mes étudiants. Personnellement, je ne prête pas attention à ce que dit le speaker (je suis un peu dans ma bulle, fatigué, atterré et scandalisé par l'attitude peu sportive de Michel).

Mes amis m'indiquent 30 minutes (à 1 heure) après la fin de mon marathon effectivement qu'on m'a demandé de me présenter au car podium. Je m'y rends mais il est difficile de trouver des bénévoles (qui mangent, c'est bien normal) et la seule personne que j'y rencontre ne s'en souvient pas et me dit de me rendre à une tente (certes) mais pas la tente des chronométreurs, celle située à l'entrée du village où l'on vous remet le petit cageot. J'essaie également de voir les bénévoles au niveau de la tente des inscriptions mais personne, je peux vous l'assurer, ne m'a dit de me rendre sous cette fameuse tente des chronométreurs. Je crois qu'il y a eu un gros problème de communication, je le regrette sincèrement car cela m'aurait permis d'exposer clairement la situation. Sur ce, nous allons manger avec mes amis de l'ECLA ALBI à la pizzeria située en haut de la ligne droite d'arrivée (300 m de la ligne environ). Nous en partirons sur les coups de 15 h pour rejoindre nos quartiers albigeois.

Ce que je retiendrai de ce marathon de MONTAUBAN, avant la performance sportive, c'est tout l'élan de solidarité qui s'est mis en place dans mon club après cette injuste disqualification, la boîte mail du marathon de MONTAUBAN pourra en témoigner.

En espérant que vous saurez prendre la bonne décision, je vous prie d'agréer Monsieur mes salutations les plus sportives.

Christophe FRANCOIS - Dossard 100 - 8ème du marathon de MONTAUBAN en 2 h 56 min 27 s
(et recordman de l'épreuve avec 42,8 km au compteur - mon GPS peut en attester - je termine par une note d'humour).


Lionel, Michel, Bill, les autres, ceci est la pure vérité ! Je suis désolé des réflexions que tu as mal interprétées Lionel lorsque je t'ai doublé. J'ai beaucoup de respect pour les gens comme toi spécialistes de 50 km et 100 km. Je sais tout le sacrifice qu'il faut faire pour en arriver là. Je peux te fournir le fichier issu de mon GPS si tu le désires. Autre point, lorsque je t'ai doublé, Lionel, j'étais juste au dessus de 15 km/h (mon GPS peut en attester avec des pulsations cardiaques à 173 - à 177 j'explose). Je peux te garantir que j'étais essoufflé. Ma VO2 max est de 70 sur vélo. Je participe également à des triathlons (HALF IRONMAN de Matemale mais je suis nul en natation) et effectue près de 7500 km de vélo par an. J'en suis à mon 7ème marathon. mon record actuel est 2h55 à TOULOUSE mais je pense que je vaux, sans me vanter, un peu moins (2h50 à 2h53).

Personnellement, quel aurait été mon intérêt d'agir ainsi ? Il n' y a aucune prime en jeu. On a tous les mêmes cadeaux à la fin : un polo, un T shirt, une bouteille... Vous narguer Michel et toi, pourquoi faire ? J'aurais du m'expliquer le moment présent, je ne l'ai pas fait et le regrette sincèrement. Honnêtement, sachant que Michel voulait me "casser la gueule" et vu sa carrure, je n'ai pas fait de vieux os à l'arrivée. Dégonflé diront certains ! Mais pourquoi se battre alors que je n'ai rien à me reprocher si ce n'est d'être revenu sur mes pas et m'être battu comme un beau diable ! J'attendais plus de considérations de coureurs amateurs. J'arrêterai également de prendre pour la première fois un gel "COUP DE FOUET" OVERSTIMS au 34ème km, cela ne me réussit pas.

Christophe FRANCOIS