Trail du Ventoux (Bédoin-84) 40km 2030m+ le 23 Mars 2008La courseA l'assaut du géant de Provence, un beau site qui donne envie. Tout le monde veut passer au sommet même si c'est finalement l'endroit le moins beau. Le sommet c'est ... le sommet mais ça ne sera pas pour cette année, trop de vent pour pouvoir assurer la sécurité ! (des rafales à 170 km/h ont été relevées)
Quelques chiffres au passage :
Distance :
40kmD+ :
2030D- :
2030Site officiel:
http://actionventoux.monsite.wanadoo.fr/La préparationC'est une course de préparation mais aussi une course pour le plaisir. J'en suis à 1000 km depuis début janvier, le Ventoux est un test intéressant pour voir mon état de forme.
Le matérielDu léger cette fois ! Pas envie de sac à dos.
- NB 907 (> 800 km avant course)
- T-shirt respirant manche longue
- Short de plage
- Casquette
- bouteille 0.75 litres d'eau à la main
- Pates de Fruit
- barres isostar (pas utilisée)
- Couverture de survie
- Polar S625X
Retrait des dossard avec ...Je ne sais plus quel sponsor qui nous file une boite de gélule et 2 sachets de poudre.... Je sais bien que c'est pour de la récup ou de l'hydratation plus efficace, mais le monde de la cap prend de plus en plus un tournant qui me fait penser à une meute de zombies drogués. Vive les shorts hawaïens et le pâté.
BriefingAprès une page météo qui nous confirme le non-passage au sommet, des hommages sont rendus à 2 personnes décédées de la cap cette année. C'est émouvant, mais j'ai du mal à mélanger le sentiment de l'envie du départ et la minute de silence.
Allez ...
15...14..............2....1....0 !C'est parti pour ce 3ème périple sur le Ventoux, départ dans le milieu du peloton, il faut s'extraire vite mais doucement.
Donc je pars un peu en résistance pour doubler là où il y a de la place.
Etirements .... du pelotonLes 4-5 premiers kilomètres sont là pour étirer ce peloton de coureurs du 22 et 40 km. Nous passons à travers des vignes, les demoiselles coiffées (en ocre), quelques petites routes pour arriver au pied du Ventoux.
Combes, petites gorges et sentiersTout cela avec de la caillasse. Je m'efforce de garder le même rythme, il ne faut pas se griller car je n'ai aucune idée des conditions après le 1er ravito.
Je me souviens bien de la montée qui dure assez longtemps qui commence doucement pour s'accentuer dans les combes avec quelques petits paliers et des sentiers boisés.
Quelques courtes descentes techniques nous obligent à y aller doucement, de toute façon il y a trop de monde pour allumer.
Je fais le yoyo avec quelques coureurs jusqu'au premier ravitaillement, impossible de dire s'ils sont partis pour le 22 ou le 40.
Dans tout les cas je grappille quelques places, j'en perds d'autre ... je me sens en forme.
La vue d'un peu de neige avant ce premier ravito, me permet de me recalmer, pas la peine de forcer maintenant si le terrain devient pénible dans 30 min.
1er ravitoIl n'y a pas encore trop de monde, ni trop de vent d'ailleurs. Deux verres de coca, 1 verre d'eau, des espèces d'imitations de tucs, je fais ripaille en marchant devant le stand.
C'est reparti sur le 401h59 depuis le départ 1200 D+ de fait, je repars en marchant et en mangeant.
Il n'y a pas beaucoup de gens sur le 40km, je pense que je suis dans les 100 premiers (70 premiers effectivement).
Fort content de ma "marge" potentielle, je repars en me disant que je peux me permettre de perdre 10 places jusqu'au chalet Reynard (prochain ravito).
Etant un descendeur correct, j'aurai largement le temps de rattraper ces 10 là, si je ne suis pas fatigué.
Remise en routeUne partie boisée, tapissée de suffisamment de neige pour rendre plus difficile le suivi du chemin balisé. Heureusement les traces de pas laissés par ceux de devant, m'évite de me tromper 2 ou 3 fois.
Cette section est globalement protégée du vent, j'ai d'ailleurs fait attention depuis le début d'ouvrir et de fermer la fermeture éclair de mon coupe-vent, pour éviter la transpiration ou le coup de froid.
J'alterne marche et petit trot dans les montées, au final ca paye puisque je gagne une place pour une perdue. Magnifique.
La combe qui mène à la route du chalet ReynardLa fameuse combe qui était remplie de 40 cm de neige, il y a 2 ans. Cette fois c'est toujours enneigé, mais entre 5 & 10 cm.
Et là, franchement je me suis fait plaisir, j'ai trottiné quasiment tout du long, rattrapant une poignée de coureurs alors que je pensais perdre de l'avance dans la montée ! Même le vent et la "poussière de neige" ne me perturbe pas, le ciel bleu et le soleil sur la neige m’ébloui.
A noter que cette année pour notre bonheur, nous n'avons pas emprunté la route qui descend au chalet, mais nous sommes passé par dessus.
Ravito du Chalet ReynardIl y a un peu de populace ici, même plan que le 1er ravito. Un courreur passe et demande combien de km il reste, aie erreur ! Les réponses sont toujours démotivantes ! J’entends 26, 16, 14 ... on ne sait plus trop si c'est jusqu'au ravito suivant ou pas ... bref c'est la question à ne pas poser.
2 min de miam-miam, je marche et je repars. Ca fait 2h55 de course.
Descendons follement sur de la moquette !Idéal ! Vraiment facile ce tapis de neige qui amorti cette première partie. Un peu déçu de ne pas rattraper beaucoup de monde mais je ne dois pas être mal placé
Quelques tape-culs et ... des crampes se profilent !La descente se poursuit sur de larges pistes qui laissent place à des sentiers et à des côtes d'une longueur raisonnable.
Sauf qu'à un moment je pose le pied sur un rocher un peu plus haut et paf je sens les muscles internes de la cuisse gauche qui veulent se tordre.
C'est limite mais j'essaye et je force un étirement improvisé tout en continuant de courir.
Ca passe, j'ai encore un peu de marge.
2 min plus loin je vois un gars à l'arrêt, tétanisé par les crampes. Je l'encourage et je poursuis ma route en me disant "ne t'arrêtes pas, sinon ça va faire mal, alors autant avoir mal et avancer".
Il est certain que je n'ai pas assez bu, à peine 1.5l pour 40km et 2000D+, et en plus j'ai couru en cote. Halala toujours des erreurs de débutant.
Je passe les tape-culs plutôt bien, mais cette fois je rattrape des gens en montée et je perds du terrain en descente, les crampes m'obligent à de la bienveillance.
Petit coup de barre à 5 min du ravito suivant, mais rien d'énorme je lève le pied.
Retour sur le premier ravitoCette fois-ci une halte plus courte, coca + eau + simili-tucs, et je repars pour la dernière partie de la descente : celle ou j'étais tombé l'année dernière.
Faire gaffe !!!Pas de problème, je me focalise sur mes pieds, ça marchera longtemps ... et puis je commence à dépasser des coureurs du 22, du 40 ...
Et donc à penser à autre chose.... et puis ...
Bam !!! BoummEt merde, me dis-je en voyant mes pattes en l'air, même plat que l'année dernière ! Mais plus salé en fait, une gamelle à 16-17 km/h, heureusement que le sol est plutôt terreux ! Les crampes aux deux mollets me font hurler ... j'en oublie le choc sur les genoux, je ne pense qu'à repartir pour éviter de refroidir le muscle. Les autres participants me demandent s'ils faut prévenir le poste de secours suivants, mais je dis que non, je n'ai qu'une idée en tête : avancer.
Doucement, mais surementJe repars avec une démarche douteuse, qui s'améliorera au bout de 10 min. Le temps de finir la descente et d'aborder la partie finale qui est plate.
4ème ravitoJe zappe.
Partie plate et seuilJe me sens un peu fatigué mais à la vue du rythme des autres concurrents je suis décalé. Le parcours étant vallonné, je les rattrape en montée et inversement en descente (toujours ce combat contre les crampes).
Mais au final je vais plus vite ! :)
A 1.5 km de l'arrivée, je lâche tout pour finir entre 14 et 15 km/h sur un beau chrono final de 4h24m14s.
Je voulais finir fort pour oublier la chute :D
Pour une fois un peu d'étirement pour faire passer les crampes, je me change, je mange et je me repose en attendant de faire une balade avec des amis au pied du Ventoux pour leur montrer les beaux passages de la course :)