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 L'Homme qui voulait etre heureux

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3 participants
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jimjim
 
 
jimjim


Masculin
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Age : 50
Ville : essars
Inscription : 13/05/2012

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MessageSujet: L'Homme qui voulait etre heureux    L'Homme qui voulait etre heureux  EmptyMar 23 Oct - 21:47

Je ne voulais pas quitter Bali sans l'avoir rencontré. Je ne sais pas
pourquoi. Je n'étais pas malade ; j'ai même toujours été en excellente
santé. Je m'étais renseigné sur ses honoraires car, mon séjour touchant
à sa fin, mon portefeuille était quasiment vide. Je n'osais même plus
consulter mon compte en banque à distance. Les gens qui le
connaissaient m'avaient répondu : «Tu donnes ce que tu veux, tu le lui
glisses dans une petite boîte posée sur l'étagère.» Bon, cela m'avait
rassuré, même si j'angoissais un peu à l'idée de laisser un tout petit
billet à quelqu'un qui avait, disait-on, soigné le Premier ministre du
Japon.
Ce fut difficile de trouver sa maison, perdue dans un petit village à
quelques kilomètres d'Ubud, au centre de l'île. Je ne sais pas pourquoi,
dans ce pays, il n'y a pratiquement pas de panneaux indicateurs. Lire
une carte, c'est possible quand on a des points de repère, sinon c'est
aussi inutile qu'un téléphone portable dans une zone où l'on ne capte
pas. Restait, bien sûr, la solution de facilité : demander à des passants.
J'ai beau être un homme, cela ne m'a jamais posé de problème. Il me
semble parfois que la plupart des hommes auraient l'impression de
perdre leur virilité s'ils devaient s'abaisser à ça. Ils préfèrent se murer
dans un silence signifiant « Je sais », feignent de se repérer, jusqu'à ce
qu'ils soient complètement perdus et que leur femme leur dise « Je
t'avais bien dit qu'on aurait dû demander. »
L'ennui, à Bali, c'est que les gens sont si gentils qu'ils disent toujours
oui. Vraiment. Si vous dites à une fille « Je vous trouve très jolie »,
elle vous regardera avec un beau sourire et vous répondra « Oui. » Et
quand vous demandez votre chemin, ils sont tellement désireux de
vous aider qu'il leur est insupportable de vous avouer qu'ils n'en sont
pas capables. Alors, ils vous indiquent une direction, sans doute au
hasard.
J'étais donc un peu énervé lorsque je me suis retrouvé devant l'entrée
du jardin.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais imaginé une maison assez
luxueuse, comme on en voit parfois à Bali, avec des bassins couverts
de fleurs de lotus, sous l'ombre bienveillante des frangipaniers
exhibant de grosses fleurs blanches au parfum tellement enivrant que
c'en est presque impudique. En fait de maison, c'était une succession
de campans, sortes de maisonnettes sans murs qui communiquent les
unes avec les autres. A l'image du jardin, ils étaient d'une grande
simplicité, assez dépouillés, sans faire pauvres pour autant.
Une jeune femme vint à ma rencontre, enroulée dans son sarong, ses
cheveux noirs relevés en chignon, le teint hâlé, un petit nez régulier et
des yeux non bridés, traits qui m'ont toujours étonné chez cette
population enfouie au coeur de l'Asie.
– Bonjour, que voulez-vous ? me demanda-t-elle, s'exprimant d'entrée
de jeu dans un anglais approximatif.
Mon mètre quatre-vingt-dix et mes cheveux blonds laissaient peu
d'ambiguïté sur mes origines occidentales.
– Je viens voir monsieur... euh... maître... Samtyang.
– Il va venir, m'informa-t-elle avant de disparaître entre les arbustes et
la succession de petites colonnes qui soutenaient les toits des
campans.
Je restai un peu bête, debout, en attendant que Son Excellence daigne
venir accueillir l'humble visiteur que j'étais. Au bout de cinq minutes,
qui me parurent suffisamment longues pour m'amener à m'interroger
sur la pertinence de ma présence ici. je vis s'avancer un homme d'au
moins soixante-dix ans, peut-être même quatre-vingts. La première
chose qui me vint à l'esprit fut que je lui aurais sans doute donné
cinquante roupies si je l'avais vu faire la manche dans la rue. J'ai
tendance à ne donner qu'aux vieux je me dis que s'ils mendient à leur
âge, c'est vraiment qu'ils n'ont pas le choix. L'homme qui marchait
lentement dans ma direction n'était pas en haillons, certes, mais ses
vêtements étaient d'une sobriété désarmante, minimalistes et sans âge.
J'ai honte d'avouer que mon premier réflexe fut de penser qu'il y avait
erreur sur la personne. Il ne pouvait s'agir du guérisseur dont la
réputation s'étendait outre-mer. Ou alors son don allait de pair avec
son manque de discernement et il acceptait que le Premier ministre du
Japon le paye en cacahuètes. Il aurait pu aussi être un génie du
marketing, ciblant une clientèle d'Occidentaux crédules, avides de
clichés, comme celui du guérisseur vivant en ascète dans le parfait
détachement à l'égard des choses matérielles, mais acceptant en fin de
séance une rétribution généreuse.
Il me salua et m'accueillit simplement, s'exprimant avec beaucoup de
douceur dans un très bon anglais. La luminosité de son regard
contrastait avec les rides de sa peau tannée. Son oreille droite
présentait une malformation, comme si le lobe avait été en partie
sectionné.
Il m'invita à le suivre dans le premier campan : un toit soutenu par
quatre petites colonnes, adossé à un vieux mur, une étagère – la
fameuse – le long du mur, un coffre en bois de camphrier, et, sur le
sol, une natte. Le coffre ouvert débordait de documents, parmi
lesquels des planches représentant l'intérieur du corps humain, ce qui,
dans un autre contexte, m'aurait donné envie de pisser de rire
tellement les représentations étaient éloignées de la connaissance
médicale actuelle.
Je me déchaussai avant d'entrer, comme le veut la tradition balinaise.
Le vieil homme me demanda de quoi je souffrais, ce qui me renvoya
brutalement à la raison de ma présence ici. Que cherchais-je au juste,
puisque je n'étais pas malade ? J'allais faire perdre son temps à un
homme dont je commençais à sentir l'honnêteté, pour ne pas dire
l'intégrité, même si je n'avais encore aucune preuve de sa compétence.
Avais-je seulement envie que quelqu'un se penche sur mon cas,
s'intéresse à moi, me parle de « mÔa » et, qui sait, découvre qu'il y a
un moyen pour que j'aille encore mieux ? A moins que je n'aie obéi à
une sorte d'intuition... Après tout, on m'avait dit que c'était un grand
bonhomme, et j'avais tout simplement envie de le rencontrer.
– Je viens pour un check-up, lui confiai-je en rougissant à l'idée que je
n'étais pas à la visite médicale annuelle et que ma demande était
déplacée.
– Allongez-vous là, me dit-il en désignant la natte et sans manifester
aucune réaction à la futilité de ma requête.
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Sylvie
 
 
Sylvie


Féminin
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MessageSujet: Re: L'Homme qui voulait etre heureux    L'Homme qui voulait etre heureux  EmptyMer 24 Oct - 21:16



Scuse Jim, je n'avais point vu ce post.

Ce livre est marqué sur ma liste des bouquins à acheter ou médiathèque des filles j'y pense Wink merci
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Barbara
modo
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Barbara


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MessageSujet: Re: L'Homme qui voulait etre heureux    L'Homme qui voulait etre heureux  EmptyJeu 25 Oct - 10:22

scratch J'ai pas compris. Ca s'arrête là?
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jimjim
 
 
jimjim


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MessageSujet: Re: L'Homme qui voulait etre heureux    L'Homme qui voulait etre heureux  EmptyJeu 25 Oct - 21:05

Non c'est le début du livre, si ça intéresse je peux fournir l' e-book en format pdf
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Barbara
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MessageSujet: Re: L'Homme qui voulait etre heureux    L'Homme qui voulait etre heureux  EmptyJeu 25 Oct - 22:33

Aaaah! Je ne dis pas non! Very Happy
C'est du .epub?
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MessageSujet: Re: L'Homme qui voulait etre heureux    L'Homme qui voulait etre heureux  Empty

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