Ultra Trail du Mont Blanc (Chamonix-74) 166km 9400m+ le 29 Août 2008merci à l'organisation, tout est bien rodé, des centaines bénévoles (1300) accueillant et une foule en délire à toute heure de la nuit :D
La courseUne course a dimension industrielle qui attire par ses gros chiffres et par le mythique mont-blanc. Une sacré aventure pour les gourmands de l'ultra.
Quelques chiffres au passage :
Distance :
166kmD+ :
9400D- :
9400Site officiel:
http://www.ultratrailmb.comPS : Ayant par maladresse
effacé les données de la polar, j'ai fais une croix sur mes précieux et précis chronos! Tant pis !
La préparationFace à la traversée des pyrénées il s'agissait d'un objectif de secours, en quelques sortes, ou plutôt une revanche sur l'année dernière suite à mon abandon.
J'arrive physiquement plus fort suite à la demi-traversée des pyrénées (25000D+ en 13 jours), mais avec le même kilométrage que l'année dernière (>2500). Donc avec un entrainement plus ciblé sur l'allure utmb.
Cependant je suis aussi plus fatigué, je suis sur maintenant que mon corps n'avait pas pleinement récupéré, le parcours dans les pyrénées étant 1 mois auparavant et pas de vacances en août.
Le matérielPas de pression cette année, je rassemble tranquillement :
- NB 908 (> 700 km avant course)
- T-shirt respirant manche courte
- Short de plage
- Casquette
- Camel Bak Raid Light
- 2 litres d'eau (parti avec 1.3 litre)
- 3 barres isostar (beurk)
- 2 compotes de pommes isostar
- Veste Raid Light
- Frontale Petzl MYO XP + 3 piles de rechange
- Frontale Petzl + 3 piles de rechange
- Bande de strap
- Couverture de survie
- Sifflet
- Polar S625X
- Pièce d'identité
- Téléphone
Sac pour Courmayeur- NB 977 (>150km)
- T-shirt respirant manche courte
- T-shirt respirant manche longue
- chaussettes
- pates !
Sac pour Champex- NB 977 (>100km)
- T-shirt respirant manche courte
- T-shirt respirant manche longue
- chaussettes
- sandwich
Le dépôt des sacs s'est fait juste avant le départ.
Important !! Afin d'éviter l'inflammation des releveurs, j'ai opté pour descendre le lassage de toutes mes chaussures. Sans surprise ça a très bien fonctionné ! Je suis p'tet libéré de cet éternel problème :)
Retrait des dossardsAprès avoir fait Lyon-Chamonix en compagnie de david (WildInTheWoods). Nous nous dirigeons directement vers la grosse tente où se trouve le retrait des dossards. Vendredi à 13h00 il n'y a presque personne, l'obtention du sésame est donc très rapide :)
Il nous reste donc 5 heures avant le départ, assez pour manger, faire la sieste, se préparer, déposer les sacs Courmayeur et Champex et retrouver les copains coureurs :
- Jacques (Jymm) et son pote ...
- Alex et May.
A 1 heure du départ tout le monde est détendu (à l'air ???), il fait très beau et l'énorme infrastructure de la course nous met direct dans l'ambiance (alors que je n'y étais pas du tout 30 min auparavant).
Bizarre cet UTMB, il est impressionnant mais il ne me donne pas autant de frissons que d'autres courses plus "petites". Peut-être une lassitude dû à une fatigue mentale. Chai pas ... j'veux courrir c'est tout !
Rendez-vous sur la ligne de départWild rejoint ses potos de clubs et je reste avec Jymm pour se poser sur la ligne de départ (plutôt dans le fond à l'ombre
). Le briefing de monsieur météo me fait bien rire, il est excellent ce type à nous narguer en prévoyant des orages pour les retardaires du dimanche.
Grosse musique, pleins de bâtons partout, je deviens un extraterrestre de ne pas en avoir....
Pan !Ayé c'est parti pour 2 nuits sans dormir. Ca bouchonne moins que l'année dernière, c'est cool :)
je file sans attendre Jymm, pas que je l'aime pas mais je préfère allez à mon allure dès le début :)
Le peloton se met à courir à 10-11 km/h dans les rues de Chamonix, il y a du bruit, les gens sont contents, qu'en sera-t-il dans 12,18,24 ou 36h ???
Quelques minutes de méditationsDevant ce déluge d'heure, je prend l'option calme, cette année je veux finir.
Je sais que je peux faire autour de 33h sans me démonter forcément, ça peut être moins mais la forme décidera, dans tout les cas : PAS de relance inutile !!!
Pour ne pas penser au temps total, ni au dénivelé cumulé, je mets la montre sur LAP (je pointe à chaque ravito) et sur altitude courante. J'ai opté pour ne pas prendre de feuille de route, je connais assez le parcours pour éviter de cogiter sur ma moyenne horaire.
Quand les coureurs avancent avec du boulot en tête et au piedPlus une remarque qu'un jugement négatif, entre Chamonix et Saint-Gervais, je parle avec un propriétaire d'un magasin de sport et un mec de France 3 qui m'interviewe (chapeau à Denis qui finira en 32 ou 33h pour son premier UTMB).
De petits signes qui montre un monde de la cap qui attire de plus en plus le regard extérieur.
AttenteNe faisant pas la course pour "bastonner", du moins je m'y efforce, j'attends ... j'attends des sensations, des repères par rapport à l'année dernière et surtout j'attends les difficultés. Pour autant je trottine sur les partie de goudronnée montant vers la Charme, ma vitesse à pied me frustre tellement que je m'accorde un peu de plaisir
Moins d'extase ou de la fatigue en tout cas je ne me sens pas à fond dans la course, je parle avec pas mal de gens, mais je ne reste pas en place. Au contrôle des Charme je passe 10 min plus tard que l'année dernière (2h12 pour 2h02), ça me rassure au moins je suis resté calme, la route est longue.
Saint-GervaisJ'ai quand même de l'impatience qui vient avec St-Gervais, quel trip l'année dernière, tous ces cris, ce peuple ! Seras-t-il de même cette année ?
Et bien non, l'effet de surprise n'y est plus, dommage, mais ç'est tout de même encourageant, je rentre un peu plus dans la course.
Et surtout le ravito est là, il faut manger !!! Je fais d'abord remplir mon camel par Gérard Holtz, je ne suis pas un fan mais ça fait bizarre quand même
Hop je passe au miam, je me goinfre, 2 min sont passées je repars en marchant et en mangeant :D Mais en fait, j'en ai pris trop ....
Quand t'as trop mangé ...C'est une des partie que je n'aime pas trop, c'est long et comme il fait nuit on ne voit pas les paysages. Mais il y a du monde sur le bord de la route, qui sont toujours à fond et ça fait plaisir :)
Moins folichons, mon estomac. Et oui pour préserver l'efficacité du coca, j'essaye donc d'en prendre le plus tardivement possible. Cependant ce que j'ai ingurgité à Saint-Gervais reste coincé :/ heureusement c'est le début de course, je ne suis pas trop démoli pour que ça soit pénalisant (ça ne m'empêche pas de doubler tranquillou jusqu'au contamines).
Coca !!!! Sauveur du trailer !Magique ! Logique ? En tout finit les problèmes gastriques ! L'afflut d'énergie est là :) Je ressens enfin les calories qui se diffusent dans l'organisme :D
Le col de la croix du Bonhomme n'a qu'à bien se tenir !
La croix du BonhommeCa commence à m'intéresser, je monte tranquillement jusqu'à la Balme en moins 1h30, c'est le moment de revêtir le coupe-vent car même si la nuit n'est pas froide, ce serait bête de perdre des calories.
Assurément je prend mon allure en doublant de temps en temps, je force un peu (comme toujours) mais je ne me mets pas dans le rouge.
En se retournant on a le superbe cortège de frontales qui parait infini, y a t'il un Thierry, un Jymm, un wild plus bas ??? (et non pas alex, je pense qu'il est plus loin devant)
Hop, le bonhomme ne m'aura pas cette année, après un changement de col, la descente vers les Chapieux s'annonce.
Les chapieuxUne descente calme, je me force à marcher pour économiser les guiboles mais bon ce n'est pas toujours évident ! Finalement entre les deux ravitos, je mettrais le même temps que l'année dernière (sans le savoir), comme quoi je monte mieux cette année.
8h de course, je ne me presse pas au ravito, je passe 10 min à manger ce qui traîne en alternant salé/sucré, pour enfin repartir avec le col de la Seigne en tête.
Faux-plat montant goudronné vers la Ville des GlaciersLe jours va se lever dans 4-5h, finalement sans se presser j'ai l'impression de ne pas être loin du chrono de l'année dernière. Tout à l'air ok, l'appétit va, pas de douleurs mais j'ai envie de dormir, toutefois j'ai tellement hâte d'arriver à Courmayeur pour faire une "autre course" que l'année dernière. Mais tout d'abord cette @¤/%¨µ£ de goudron, trop pentue pour courir et pourtant si chiante. Doublement chiante car mon allure à pied est mauvaise, je marche vite mais tout le monde me double, ce n'est certes pas important, mais purée faut rester calme. Un jour je courrais ici !
Bon au moins j'ai l'occasion d'observer le ciel étoilé ! C'est sympa, dommage qu'on ait pas la pleine lune.
Col de la SeigneLui je m'en méfie, il est trompeur, mais je l'attaque comme le Bonhomme, je ne sais pas pourquoi mais je suis persuadé de tenir le rythme jusqu'en haut (merci les Pyrénées).
La longueur de la côte me donnera raison, je préfère quand ça monte longtemps, je me suis même pris au jeu (risqué) de passer des gars que je suivais depuis 30 min. Bon n'empêche je suis content de voir la fin, je ne suis pas fatigué mais il faut en garder pour faire une bonne descente.
Depuis Les Chapieux 2h20 pour 10.3km et 1000D+, ca sera plus rapide que ma moyenne sur l'UTMB... pourtant je suis convaincu de ne pas y être aller trop fort, j'aurai du lâcher 10 min mais pas plus. Tiens en passant j'avais mis le même temps l'année dernière. OK ok 15 min de relaxation ne serait pas pénalisant. Zen dans l'écriture du CR, zen !!!
Lac Combal et l'Arête du Mont-FavreL'année dernière, j'étais en forme sur cette partie, cette année ça ne sonne pas pareil, donc après la descente vers le Lac combal j'en profite donc pour prendre 10 min d'arrêt au ravito et voir Denis arriver (le gars de France 3 qui finira en 32 ou 33h), il me dit qu'il a mal sous les genoux mais qu'en montée, aie. Je ne lui dit rien, seulement de prendre le temps à Courmayeur. Ici ce sera 10 min d'arrêt ... Le temps idéal pour se refroidir :/ avec la sueur dans le coupe-vent-imperméable-respirant faut se bouger. Ca repart sur 2-3km de plat, là il faut courir :) de plus le jour va se lever !
J'arrive au pied de la montée vers l'Arête du Mont-Favre qui m'avait semblé si fluide l'année dernière, cette fois-ci c'est autre chose, donc je prends mon temps, je ne m'arrête pas mais je laisse passer ceux qui veulent passer. Il faut vraiment garder des ressources pour la descente sur Courmayeur, vivement le ravito surplombant cette dernière !
Descente sur CourmayeurElle se fait en deux temps, d'abord il faut aller au Col Chécrouit, par un mono-trace avec quelques relances, mais ça descend bien, sauf moi, qui accuse le coup. Je force pour limiter les dégats .... vivement Courmayeur.
De bon matin des danseuses orientales ...... nous accueillent au Col Chécrouit, il est clair qu'il faut prendre son temps ! Glups glups le coca, glups glups un autre coca :)
Merci mesdemoiselles !
Pendant l'arrêt, philippe, avec qui j'avais finis main dans la main le Grand Raid des Dentelles (c'est beau
), arrive sereinement, il a l'air en forme ! J'apprendrais que par la suite il aura arrêté à Champex au bout de 23h de courses (dommage il était bien parti le bougre !!).
10 min et c'est reparti pour la partie dure de la descente.
Pistes de ski, route et monotraces à pentes fortesVoici la recette pour arriver à Courmayeur, ça a le mérite de vous démonter les cuisses avant la pause, mais au moins c'est vite expédiée.