DépartLa musique est lancée, le rideau du départ se lève ! Pan les premiers partent, je démarre mon chrono, le cortège s'étend devant dans la rue mais ça ne bouge toujours pas ... 1 min après nous marchons, c'est parti ! J'ai oublié ma tendinite j'apprécie le public mais je n'ai pas d'euphorie, c'est bien pour la stratégie mais moins bon pour le plaisir.
Surtout que pour l'instant je voudrais courrir !
Les rues de chamonixIl me faudra bien 4 minutes pour trotter, c'est pas grave la route est longue, j'espère seulement ne pas faire la queue dans un monotrace dans 10 km. Le public est chaud, mais j'ai plus l'impression qu'ils cherchent à voir leur courreur dans le peloton.
Le plat le long de l'ArveC'est plein de petites bosses, c'est blindé de courreurs, se frayer un chemin n'est pas très dur et donc j'arrive à trouver un rythme sans accoup pour doubler tranquillement. A y repenser j'ai du partir dans les 500 derniers (sur + de 2300 partants).
Un hélicoptère de la presse fait plusieurs passages, quelques vols stationnaires :) C'est rigolo, on ne peut pas dire que l'ambiance nature est là mais la notoriété de cette course n'est plus à faire.
La première grimpetteUne fois l'Arve traversée, la montée commence tout doucement sur une route qui mène aux Houches. Je ne suis toujours pas dans mon groupe d'allure, beaucoup se mettent à marcher vite. J'ai essayé de les imiter mais les sensations ne sont pas bonnes,j'ai l'impression de plus me fatiguer, il vaut mieux trotter à basse allure.
Au passage un 1er ravito que je zappe cordialement, je suis d'ailleurs étonné d'en voir un là, puisqu'il n'y a pas eu de difficultés sur ces 10 premières kilomètres.
La douce montée s'accentue peu à peu pour arriver sur un chemin de terre dans les sous-bois avec un pente plus conséquente. L'ambiance est détendue, ça blablate de partout :) Pour l'instant je ne pense qu'à arriver à Saint-Gervais.
[02h02]-[Pos 639] 1er Checkpoint - La CharmeCa fait un peu plus de 2 heures que le départ à été donné, premier contrôle ! Bip ! Je peux passer ! 14 km 900D+ en 2h, c'est convenable d'autant plus que je ne me sens pas fatigué, la météo est toujours bonne j'ai juste fait retomber les manches longues sur mes avant bras !
Au passage un coucou aux 2 cochons gambadant dans la boue, ça sera l'un des deux animaux que j'aperceverai sur cet UTMB.
Maintenant je m'attend à une descente, la tendinite est chaude et ne me semble pas génante, ouf c'est déjà ça !
Descente sur piste rougeLa nuit commence à tomber, mais je ne sors pas la frontale, j'espère pouvoir faire cette descente avec la luminosité descendante, pour moi c'est un avantage, il ne faut pas trainer et profiter au maximum.
Nous atterrissons sur une piste rouge, avec beaucoup d'herbe, je choisis de ... glisser avec les chaussures, pratique car peu de chocs, mais dur quand la pente s'accentue. Ca me vaudrat une réception sur les fesses
Je descend plus vite que la plupart des autres, ça fait plaisir :) Au contraire de pas mal de monde j'ai apprécié la descente sur Saint-Gervais, rapide et pas douloureuse.
Saint-Gervais et ses spectateurs !Début de la nuit sur cette entrée dans les rues de Saint-Gervais, la foule est présente, c'est énorme ! On est porté pendant toute la traversée de Saint-Gervais. Amusant.
[02:43]-[Pos 535] - 1er ravito à Saint-GervaisLe ravitaillement est très "intact", je pense avoir pas mal remonté (effectivement je pointe en 543ème), mais je ne traine pas, mon chrono final dépend de mes descentes, des parties roulantes mais aussi du temps d'arrêt au ravito. Ma technique pour cet UTMB est simple piocher du sucré, du salé et boire autant d'eau que de coca.
Sans oublier de remplir le camel si nécessaire. Pour la nourriture je prend le max que je peux manger et je repars en marchant tout en mangeant.
Résultat 3 min d'arrêt pour ce ravito. Efficace :)
Allumage de la frontalePlus le choix, une fois les lumières de Saint-Gervais oubliées, il faut la frontale. J'opte pour une intensité médium dès que je suis en groupe (éclairage diffu en montée et au loin en descente) et au max dès que je me retrouve seul. Aucun soucis de piles à constater.
Le chemin devient tantôt monotrace, tantôt p'tit chemin de terre, je continue la remontée en me freinant, j'ai envie de garder des
concurrents devant. C'est plus facile de toujours remonter que l'inverse, surtout en fin de course.
J'ai mis la veste mais j'ai trop chaud, bon tant pis il vaut mieux ça que de perdre de l'énergie à se réchauffer.
[04:09]-[Pos 422] - Les Contamines - 2ème ravitoToujours la même stratégie, glouglou miam miam, pas de remplissage de camel => hop 2 min d'arrêt suffiront, il y a toujours autant de concurrent autour. Contrairement au Mercantour je n'en remet pas une couche j'attend et puis je ne fais que doubler.
Première difficultéJe n'ai pas beaucoup souffert, car même dans les côtes je remonte toujours autant de monde. Pas de douleurs, pas faim, pas déshydraté (j'ai souvent eu envie d'uriner) et pas sommeil ! Un p'tit nuage qui se conforte par un sentiment d'en avoir garder sous le pied.
Après chaque ravito et chaque contrôle je regarde le profil pour évaluer le D+ et le kilométrage jusqu'au prochain, je n'ai pas l'arrivée en tête ni même Courmayeur.
[05:24]-[Pos 321] - 3ème ravito à la BalmeCette fois je remplie le camel, toujours le même programme pour la bouffe, du salé avec des tucs, la soupe chaude avec vermicelle (je sens qu'elle ne sera pas très digeste dans quelques heures), du sucré et ça repart.
Je repars après presque 4 min, les temps d'arrêt semblent se rallonger mais je trouve ça normal. La route est encore longue.
A l'assaut de la croix du BonhommeJe n'ai toujours pas de rythme calé avec un groupe, certes je rattrape de moins en moins de monde, mais j'arrive toujours à grapiller. Le bonhomme ne m'a pas posé de soucis, c'est vraiment plus roulant que je ne le pensait.
Une descente pour Colt SiversCa glisse !!! C'est mouillé ! Il fait nuiiiiit ! Et c'est long ! Heureusement pas de gamelles (pour moi), seulement un pied partiellement mouillé pour ces 45 min de descente (5.3 km pour environ 900 D-). Au début je suis resté derrière pour profiter des trajectoires des autres et puis je suis passé devant (j'allais un peu plus vite qu'eux).
Mais devant c'est ... moins rapide, il faut prendre des risques, chercher le marquage au loin, bref j'ai pas vraiment distancé le groupe que je venais de dépassé. Mais j'ai quand même rattrapé des compères qui descendaient.
[07:31]-[Pos 274] - 4ème ravito au Chapieux CCASWouhou les cuisses se durcissent ! Je prend plus mon temps à ce ravito, il faut boire ! 6 min plus tard je redécolle pour la ville des Glaciers.
Sur une longue route bitumée !Triste, c'est assez triste mais surement l'organisation n'avait pas le choix, pour aller à la ville des Glaciers (que l'obscurité me cachera) nous empruntons une longue portion de bitume qui monte calmement.
Mais pas question de courrir et pourtant ça me démange, ma foulée n'est pas efficace en "mode" marche, je me fait rattraper. Mais il faut s'économiser, je ressents en même temps des premiers signes de fatigue, rien de grave car ça fait maintenant 8 heures de course, mais il ne faut pas se griller.
Au loin j'aperçois, grâce aux frontales, les premiers lacets du col de la Seigne. Col qui me semble un peu en deçà du col précédent, au niveau difficulté bien sur.
[09:51]-[Pos 257] - Le col de la Seigne : une difficulté masquée Je ne sais pas si c'est la fatigue où le vent ou le profil. Mais beaucoup de gens se plaindront de la montée, moi avec ! Cette fois je dois piocher dans les ressources pour le passer, pendant cette montée le vent fera son apparition. Le peloton ne dire plus grand chose, je n'entend que les batons devant et derrière.
Pas question cependant de faire comme au Mercantour et de quicher à tout prix. A mon rythme je grimperai en perdant et regagnant des places, très bon compromis.
Descente : bonne ou mauvaise ?Je sais que ça descend moins que pour les Chapieux, mais la montée à fait mal, ça m'a fatigué et pas mal de courreurs prennent un peu plus le temps avant de courrir en descente.
Pendant 1 min je fais comme eux et puis je le sens pas, on se refroidit pour moi c'est pas bon. Je décide de filer pour en fait retrouver ma forme dans la descentes. Bonne pioche ! Non seulement je descend bien et en plus je récupère. Le terrain roulant de l'UTMB me va mieux que les pierriers d'autres trails.
[10:16]-[Pos 254] - 5ème ravito à ElisabettaMême si la descente à été bonne, je préfère assurer en m'arrêtant 7 min, ca y est je pense à Courmayeur, même à y être avant 7h du matin ! La suite du programme est censé être faisable mais je me demande comment va être la descente sur Courmayeur.
Du roulant et la dernière côte avant CourmayeurJe repars seul cette fois, le peloton est très étiré personne derrière à moins de 2 min et devant à 1 min. Je suis sur une piste roulante ou ça déroule en footing tranquillou. Le jour se lève ! Ca fait plaisir.
Puis bifurcation sur la droite pour la dernière montée de 450 D+, juste au pied je tombe sur mon compagnon de montée. On discute il me demande si je veux passer, mais je lui dit non, il doit avoir l'impression que je suis à l'aise... Moi je sais que si je le double je risque de m'emballer pour rien ...
Il a mal aux jambes et va se faire masser à Courmayeur, mais en attendant il a un très bon train en montée et ça me va parfaitement. Nous parlons de trails (il ne fait que ça), moi de Millau, du Mercantour, etc...
Comme ça, il me dit que je suis parti pour faire 29h, je n'y crois pas trop, ça me rassure mais nous ne sommes même pas à la mi-course ...
1ère partie de descente très sympathiqueJe laisse mon collègue (j'ai oublié votre prénom m'sieur de Chambery) qui préfère se ménager en descente. Et c'est parti, je ne me suis pas grillé en montée et donc c'est
du pur plaisir en descente !
Courmayeur est à 1250 m plus bas ! Je trouve pour l'instant la pente un peu trop douce mais j'arrive gaiement au ravito suivant.
[11:55]-[Pos 231] - 6ème ravito - Col Checrouit - Maison Vieille2 min d'arrêt ! Juste ce qu'il faut pour aller jusqu'à Courmayeur. Au passage un UTMBïste demandera un verre de vin
A essayer un jour :p un autre ...
Descente très tapante !Courmayeur est en vue ! La ville à l'air calme.
Mais cette fois la descente est sèche et le terrain peu propice à amortir les chocs, monotraces slalomant sur les pistes de skis, macadam, bam bam ! Aie je suis moins à l'aise et j'en demande beaucoup aux cuisses.
D'ailleurs 1ère alerte pour le pied gauche, il y a un début de gêne. Mais je me concentre beaucoup sur la manière de minimiser les chocs de la descente, de trouver un compromis entre douceur et rapidité.
Rapidité car moins on reste dans une descente moins on encaisse les chocs
Equation difficile mais bon, après une alternance goudron, terre, goudron, me voici à Courmayeur !
[12:35]-[Pos 229] - 7ème ravito - CourmayeurAurélie m'accueille avec mon sac de change ! Ha :) Je ne traine pas trop, les cuisses sont un peu dures et j'veux pas m'asseoir. J'ai prévu 20 minutes d'arrêt, ça me semble long mais pour l'instant je laisse le chrono de côté et procède par étape.
Premièrement je me change ! Hop j'enlève, chaussettes et T-shirt, et je me rends compte que je n'ai pas mes chaussettes de rechanges, mince !! Tant pis je remets les anciennes, sales et mouillées.
J'enfile un T-shirt respirant à manche courte, c'est toujours ça de mieux :) Le t-shirt à manche longue est trempé de sueur. Pas de renfilage de coupe vent respirant et imperméable
Au passage je laisse mon appareil photo, j'en ai pas pris beaucoup depuis le départ.
Au miam !! Il n'y a pas beaucoup de monde, ça m'encourage :) Je mange un petit bol de pates, des tucs, du sucré, un bout de banane, coca et de l'eau. Avec bien sur remplissage du camel, pour moi la moitié de la course n'est pas encore arrrivée, il ne faut pas trainer.
Au passage 1ère erreur de parcours, je n'ai pas assez mangé, j'aurai du prendre 2 ou 3 bols de pates, je n'ai pas percuté que j'ai beaucoup tapé dans mes réserves... Pas grave ça sera pour la prochaine fois.
Allez c'est reparti, au final 21 minutes d'arrêt, si c'était à refaire j'aurai pris 5 min de moins mais en mangeant plus ! Aurélie dis que je repars dans les 200 premiers, je trouve ça fort, dotant plus que je me sens vraiment vraiment bien.
Sortie de CourmayeurJe reste humble, je pourrais courrir mais je préfère avoir une bonne digestion, la montée qui suit est rude 800 m de D+ pour moins de 5 km !
En attendant je tombe sur Bourgui d'AE, je suis super étonné et super content aussi :)
Il me demande comment ça va, prend 2 photos :) On discute, ça me fait du bien, p'tet un peu trop en fait
Dès que la montée se poursuit sur un sentier, Bourgui me laisse ! A+ l'ami!