Trail Cevenol (Anduze-30) 32km 1000m+ le 4 Novembre 2007
Pour terminer mes activités touristiques programmées en 2007 en course à pied, j’avais donc élu les Cévennes parce que des copains l’avaient fait l’année dernière et étaient revenus enchantés. Puis on en avait parlé sur le forum avec Jymm.
Tout était donc combiné pour faire un beau déplacement : un cadre superbe entre Nîmes et Anduze avec des champs de vignes en dégradés de couleur du vert au rouge foncé, le profil vert foncé des montagnes au fond, quelques demeures et châteaux en pierre, l’hospitalité dans la belle maison de Jymm et sa famille (en face de la montagnette ! et merci encore à tous les trois pour cette soirée et votre accueil), l’apéro cévenol au point de retrait des dossards.
Le lendemain, rencontre avec Hémil puis papotage tous les trois avec Jymm (au soleil il fait plus chaud) : cela va de soi ! puis quelques centaines de mètres pour s’échauffer (c’est un peu court, plus pour se réchauffer mais pas très efficace pour la cap). Je partirai donc en queue de peloton tranquillement puisque Bison Futé prévoit des encombrements et ralentissements dans la première montée.
Paradoxalement, je me sens bien alors je commence ma remontée de peloton dès le départ : on circule dans Anduze par route et petits chemins de traverse entre les propriétés. Puis au bout de 3 km, c’est la fameux montée : la file indienne s’organise, il n’y a plus qu’à suivre en passant de la pinède à la garrigue progressivement. Enfin le sommet, une superbe vue sur les montagnes sur un fond de ciel bleu, Anduze puis la ville d’Alès au loin et d’autres villages.
Après la montée, une descente c’est bien connu mais, après une piste sur crête elle se transforme en chemin technique comme je les aime (grenu, raviné). Aujourd’hui, tout est en phase, la foulée, les appuis, la forme, le souffle et je me fais plaisir, vraiment, en relançant toujours, en combinant mes trajectoires.
Il faut dire que l’environnement est superbe et tellement changeant, on passe d’une chêneraie à une pinède, un fond de vallon avec quelques vasques d’eau moussues bordées de bouquets de bambous, quelques champs de ronces dans des coins isolés, encore de la garrigue, tout dans une alternance de pistes roulantes et de portions de chemins techniques sur un terrain très vallonné : un régal et à un moment où je me retrouve seule, je me renferme dans ma bulle de quiétude. Je ne vois pas le temps passer, j’ai l’impression d’être dans un tableau déroulant permanent.
Ah, tiens, çà arrive fort derrière, sûrement le premier relayeur !
Quelques km plus loin effectivement on sera à la moitié du parcours : il y a plein de monde plus tous les relayeurs, ceux arrivés ou les autres attendant le départ, l’ambiance est super sympa mais je zappe le ravitaillement puisque j’ai mon Camel Bak. Je continue ma remontée de peloton tranquillement, seuls me dépassent les relayeurs, c’est bon signe je suis toujours bien malgré le genou droit qui tiraille un peu.
Maintenant, on traverse des châtaigneraies illuminées d’or par le soleil, séparées par des vallons humides verts de mousse, jonchés de baies rouges : c’est un régal pour les yeux.
Comme je vais bien je joue un peu en rattrapant des coureurs puis en les déposant : c’est pô gentil, je sais, mais dans la même situation ils ne se gêneraient pas eux non plus.
On amorce une descente. Jymm m’a dit, il y a trois km de descente avant l’arrivée. Le petit diable me dit, « vas-y, t’es en forme, attaque la descente ». Le petit ange gardien: « attention aux genoux, c’est pas sûr pour l’arrivée en bas, c’est trop tôt ». Le petit diable : « c’est pas grave, tu es en forme, s’il reste des km tu les géreras ».Le petit ange : « attention, il reste deux ravitos donc l’arrivée c’est plus loin ». Alors, j’écoute le petit diable et je descends sans m’économiser et paf en bas, l’antépénultième ravitaillement à gauche et le panneau en plein tête : il reste 7 km.
Voilà, du goudron, le tendon du genou gauche prend le relais du récalcitrant droit et fait mal. C’est gagné, ma fille, d’avoir voulu faire le Fangio. Maintenant, il faut trouver le moyen de regagner l’arrivée sans aggraver l’inflammation : après modification inefficace des appuis, il reste l’alternative, de courir le plus possible sur l’accotement en réduisant les foulées (genre mamie qui trottine à petits pas) et la vitesse (toutes proportions gardées vu mon train de sénateur) sur les portions goudronnées et il y en aura, des lignes droites, jusqu’ à l’arrivée.
Chance, dans les chemins la douleur disparaît. Dommage car tout le monde marche devant moi sur les faux plats montants et je pouvais encore bien progresser : tant pis je gère les aléas.
Dernière grimpette, puis là c’est comme dans la fin d’un parcours en ville une bonne vieille descente bitumée pour terminer de raidir des muscles qui n’en demandaient pas tant.
L’arrivée dans le parc est super sympa. On se ravitaillera en papotant avec Hémil.
Puis, j’ai froid et je me dirige vers le gymnase dans l’espoir d’une douche chaude. Beurrrrrrrrrrk : c’est froid, faut vraiment avoir transpiré pour se jeter dessous, sans manquer la série de pas glissés du plus bel effet, au milieu du vestiaire trempé pour tenter un salto arrière avant d’atteindre mon sac.
Jymm n’est pas prêt d’arriver, Hémil m’a dit qu’il n’avait pas réservé de repas donc je me dirige vers la salle pour m’attaquer à l’objet de mon déplacement : le repas cévenol. Je m’installe près de l’entrée avec mon carton-plateau, pour ne rater personne. Mission accomplie à mon poste d’observation : je papote avec les voisins et je loupe Jymm et Hémil qui sont rentrés entre-temps.
Une terrine de pâté, une salade avec un friand au fromage, un gratin de pommes de terre et de poireaux, du porc en sauce avec des champignons, du camembert coulant, une tarte, ces délicieux mets arrosés d’un cruchon de rouge. Elle est pas belle la diététique sportive ?
Plus tard, les jumeaux me récupèrent (si, si, ils se ressemblent, bon y-a que moi qui le sait) puis on rigole encore un bon moment avant le départ.
Enfin pour conclure, une course à recommander, tant par son ambiance que par la qualité du parcours et un énorme travail des bénévoles. Bravo à eux.