récit d'une transmartinique ratée
jeudi 6 décembre remise du dossard au lamentin, il manque toujours benoit lagrée localiséaux alentoures du piton lacroix sur une crête bordée de crevasses
vendredi soir, un départ en bus de St Anne pour grand rivière
ici mon garçon me dépose à18h, lui, il fera l'aventure le lendemain à 22h pour 58km de trail nocturne, départ le françois
rencontre d'un grand Suisse qui a réalisé de mercredi à vendredi les 133 km, raison essentielle de cela, son envie de faire toutes les éditions, et comme il n'a pu réaliser la transmartinique en 2012 àcause d'un accident, il a demandé à l'organisation de récupérer son dossard 2012 en venant ici courir en 2013 deux fois, chose qu'il a réalisé avant son départ, il a pris le bus en venant donc d'effectuer 133km
il fait nuit à partir de 18h, donc dodo dans le bus avant d'arriver, la nuit à grand rivière se fera à même le sol sur un tapis, dans une salle de sport à proximité de terrains de sport où les locaux sportifs nous tiendront éveillés de part leurs engouements criards lors de leur match de basket
reveil à 1 h, préparation de sa tenue et direction le centre du bourg pour le contrôle des sacs
à cette occasion, un bracelet bleu est distribué à chaque coureur pour soutenir les recherches pour benoit lagrée, ces bracelets ont été écrits par la femme de benoit, un par un, soit 400 bracelets
3h du matin départ samedi à la frontale sous la pluie, ma caméra emportée ne me servira pas à cause de celle-ci, 350 trailers, le vent est prévu sur la montagne pelée, et la pluie ne cesse de tomber
3h30 sur cette première montée qui nous emène sur le mt pelée 1200m de dénivelé, la pluie devient très forte, des éclairs font leur apparition, un orage, rien de très rassurant, puis la pluie tombe en trombe, pire que la drache du nord, ajoutée à la pluie tombée le vendredi sur toute l'ile, le parcours du trail devient très vite impraticable : flotte, boue, graviers mélangés à cette boue rentre sans cesse dans mes chaussures (j'ai du nettoyer une quinzaine de fois celles-ci car avec la chaleur cette boue qui séchait devenait vite collante entre chaussettes et chaussures)
au sommet du mont pelée le vent souffle fort, aucune visibilité, la descente se fera prudente, je reconnais l'endroit où j'ai glissé sur les roches en 2012 où j'ai eu ma première entorse au tchimberaid, c'est passé ce coup-ci, je continue l'aventure mais quel désastre cette boue, parfois jusqu'au genoux, on glisse dans tous les sens et cela en marchant, du patinage, jamais vu cela avant
ces chemins de forets me font tomber sans cesse, à droite, à gauche, sur le genoux, sur le cul, on ne voit pas les racines engluées dans cette boue ni les morceaux de pierre, le paradis est devenu l'enfer
je casse une première fois un bâton, enfoncé de 30 cm dans cette boue, je ne peux utiliser ma caméra embarquée car la pluie est toujours présente, chaque descente est dangereuse car glissante, moi qui gagne en vitesse généralement dans les descentes ne peux que marcher ralentir marcher afin d'éviter de nouvelles chutes, mai que nenni, (plus d'une vingtaine de chutes sur mes 50km)
la forêt tropicale me paraît triste sous cette flotte, je ne peux pas profiter de regarder le paysage tellement il faut être attentif au sol, certains passages de rivière me permettent de nettoyer chaussures et d'enlever ce gravier qui colle dans le fond de celles-ci, des passages cours d'eau aidé de corde tant le courant est fort
je ne sens plus cette sensation de pieds humides depuis le départ ceux-ci sont trempés
st joseph sorti de la forêt tropicale
pointage 3 à ste cecile
pointage 4 jesuite 35km
après ce passage toujours de la forêt, des grimpettes difficiles, des descentes glissantes, une énième chute sur le bras, petite douleur, je pense foulure mais c'est tenable, je n'ai plus qu'un bâton, l'autre s'est encore cassé, j'ai aussi perdu ma paire de lunettes sur une autre chute, déchiré mon corsaire
quel galère, c'est mon plus difficile parcours
je préfère jouer cette partie tranquille car trop dangereux et tant pis si je suis hors délai pour les prochains pointages
ah si j'avais vingt ans l'âge où on ne voit pas les risques, j'aurai peut être pu courir, je pense avoir couru une vingtaine de minutes sur l'ensemble, le reste en marchant, pas grave, l'essentiel est de revenir vivant de cet enfer
enfin le pointage 5 à st joseph près de fort de france, suis hors délai au bout de 50 km et + de 3000 mètres de dénivelé à la tombée de la nuit en plus de 14h de course
cela me permettra de suivre mon garçon dont le départ a lieu à 22h, une navette me conduira sur son lieu de départ au françois, pour lui il aura 58 km à effectuer la nuit dont le mont vauclin et surtout le final le long des plages du sud de l'ile, la savane de pétrification, la pointe de dunkerque et ste anne
à l'arrivée avec mon garçon qui a terminé son défi bleu
le grand suisse a terminé sa transmartinique 2013, deux fois 133km, un grand malade !!!!!