2° épisode, le 17-10-09
LA ROUVIERE- LE GRAU DU ROI - PORT CAMARGUE - LA ROUVIERE
114 km prévus, un peu plus de 120 de réalisés
Sac avec pack avant, 3 l d'eau, etc..., au final 6kg
Journée de travail vendredi, mon chef sympa, me lache à 19h30 au lieu de 20h47...Toujours ça de gagné, enfin pas payé, mais ça c'est pas trop grave.
Retour maison, repas pates et filets de poulet cuits à sec, 2 thés et au lit...Il est 22h00.
Faculté assez spéciale du vieux vélo, il dort quand il veut et ou il veut (même sur un tas de bois)...Le réveil est mis pour 2h30, à 1h00 réveil, à 2h00 réveil, tanpis je me lève et à 2h29, départ.
Nuit très étoilée et sans nuages, pas de lune (bizarre, les américains l'auraient ils détruite), temps frais mais pas froid enfin pas trop, vent nul, pourvu que ça dure.
Arrivée dans le village, je croise une dame qui sort d'une maison avec un landeau, je lui dis "bonjour", elle me répond "bonsoir" et nous éclatons de rire silencieusement bien sur.
Plus rien et sans bruit jusqu'à 3h00 passées, puis, lors de traversées de lieux habités, je commence à voir de petites lumières parce que petites fenêtres, WC ou SdB, même une télé à un endroit.
Quelques chiens sportifs saluent mon passage avec enthousiasme, quelques chats me regardent les yeux brillants.
Les km s'alignent, je suis parti très doucement à 8 à l'heure, j'approche du quinzième, je suis monté à 8,5 km/h, vers le 20° je serais à 8,6.
Les routes commencent à se réveiller, je cours à gauche bien sur, je prends des phares plein la tronche, dur, dur.
Mon itinéraire "Michelin vélo" est super, par contre les noms au début des routes ou chemins sont quelquefois inexistants ou pas vus ce qui fait que je jardine un peu à certains carrefours.
Le jour commence tout doucement, vers le 35° je range les frontales.
J'ai dépassé toutes les parties collines et après Calvisson démarre les parties relativement planes et monotones, puis la D979, une 4 voies, presque droite jusqu'à Aigues-Morte, presque 10 km.
Il reste environ 7 km à longer le canal, c'est droit également mais je vois des bateaux, oh pas des énormes mais ça distrait.
La première moitié arrive à son terme, bien passée, de supers moments...
J'entre dans le Grau du Roi, je demande pour Port Camargue à un autochtone "pas possible par le Grau, il faut faire demi-tour jusqu'au rond point et prendre à droite le périph.
Je m'exécute et me tape tout le tour de la ville jusqu'au Casino et Seaquarium, Port Camargue, un monceau de béton qui transpire le mélange fric et vite vite que je devienne riche, c'est laid mais c'est laid. Je n'irai même pas voir la mer, car peut être que c'est payant..
Je redemande à un autre autochtone pour retourner au Grau, il 'indique d'où je viens puis s'eperçoit que je suis harnaché comme Roquépine et me dit "vous voyez cette rue dérrière moi vous la suivez sans la quitter, elle va vous mener au bout du quai du Grau.
Ben voila, j'ai du me taper 3 ou 4 bornes pour rien, scrogneugneu.
1° bistro, il est pas tout à fait 10h00, j'ai bien tourné, un peu moins de 7h30 pour la première moitié.
Je commande un grand café et deux croissants.
Presque 1/4 d'heure de halte, je repars, plus qu'à rentrer.
LE MISTRAL EST ARRIVE EN FORCE, 80-100-110 KM/H
Dès la sortie de la ville, je l'ai de face et je l'aurai de face pendant 60 km...ça démolirait le plus costaud. J'ai gueulé, j'ai pleuré, j'ai serré les dents, j'ai baissé la tête au risque de me faire enlever par une voiture.
A chaque changement de route j'ai espoir que ça baisse, non, chaque fois c'est plus fort.
2° arrêt, Calvisson, il y a un concours de boules, y-a un monde!!!, j'ai de la peine à me frayer un passage pour entrer au bistrot.
Quelle ambiance!!! les gens me regardent comme un extra terrestre.
Je suis démoli, j'ai les yeux injectés de sang (le vent) et les talons comme écrasés à coup de marteau.
2 demi coup sur coup...Le premier me fera pleurer quand quelques gouttes me passeront par le nez.
Presque 1/4 d'arrêt, je repars.
Ouh la, la, dur dur...les cuisses font mal et j'ai l'impression que mes genoux vont exploser, les pieds, ..., n'en parlons pas.
Tout doucement ça remet en route, nouvel arrêt chez mon fils à St Etienne d'Escattes pour un café serré et deux verres de jus d'orange. Il me regarde sans me dire ce qu'il pense mais je m'en doute...Je crois qu'il espère que la folie n'est pas héréditaire.
En avant pour le dernier morceau, je suis cuit, obligé d'alterner course lente et marche, Monsieur Eole a gagné, j'irai au bout et je suis allé au bout, mais, mais.......
Je suis à la maison à 18h03 donc 17h32 pour ce deuxième épisode.
Plusieurs leçons, eh oui, il faut bien que ça me serve à quelque chose:
- Sur d'autres courses longues, je me ravitaille beaucoup trop, surtout en saucisson et fromage.
- Apprendre à accepter et prendre son mal en patience.
- J'ai un grain mais je m'en doutais un peu.
- Ne jamais démarrer un truc pareil si le vent est la ou annoncé.
Pour la saison deux et le troisième épisode, je pense qu'il faudra attendre 2010
Après réflexion et une bonne nuit je dirais que c'est géant et que je me suis régalé même si j'ai encore mal aux yeux