ma force est devenue ma faiblesse, humilité devant sa majesté le mt blanc
vendredi 30 aout 2013 départ 16h30
- 3 départ UTMB,
2010 arrêt par l'organisation au bout de 21 km cause météo catastrophique
2012 modifié par l'organisation toujours météo mauvaise, terminé
2013 abandon à 124 km
- 3 semaines de vacances en montagne
1ère semaine entrainement quotidien de 3 à 6 heures dans les montagnes du côté de la plagne afin de travailler le dénivelé
2ème semaine marmotte à chamonix, travailler le dodo afin d'emmagasiner un max de repos, dernier entrainement 1h30 le lundi soir sur le 1er col de l'UTMB aux houches
3ème semaine vraies vacances avec famille et mon petit fils (deux mois)
- 3 façons de gérer le sac de trail
les pros avec le matos ultra léger et compact,
les utras trailers accompagnés par famille qui peuvent se faire assister sur certains points de ravitailleùment
et le TPDD avec son sac chargé plus que moins car dans la montagne le temps change souvent et l'on passe facilement du chaud au froid, pluie, brouillard ou neige comme l'année dernière
UTMB 2013, départ à 16h30 sous un soleil de plomb, ambiance toujours phénoménale, 2300 coureurs présents près de l'église, c'est bien de loger sur place mais suis arrivé trop tard pour être bien placé, suis dans les dernières lignes, le sac chargé au plus
hymne de musique de l'UTMB avant le coup d'envoi me donne le frisson, et ce que je craignais se produit du surplace dans chamonix pratiquement 15 minutes avant de courir et malheureusement la où je suis fort dans cette descente jusqu'au houches, je ne peux que suivre le mouvement de la foule, pas grave faut faire avec
1ère montée aux houches, plus difficile que l'année dernière, certainement plus de kilos (cette année ai pris en plus polaire, 2ème maillot) et une année de plus au compteur à mon âge cela compte
et toujours autant de monde, arrêt un moment pour prendre la frontale, ne me change pas de suite (parti maillot manches courtes et corsaire), que c'est agréable d'être parmi tout ce beau monde,
descente sur st gervais, les habitants le long du parcours nous encouragent, nombreuses cloches sonnent sur notre passage, je ne traine pas aux ravitaillements afin de rattraper mon retard, et les montées et descentes se succèdent, notre dame de la gorge où cierges sont allumées dans les petites chapelles, les contamines, tout se succède
et ce serpentin illuminé, que c'est beau cette colonne de trailers à la frontale, regarder le moins possible en hauteur, par contre se retourner pour se remonter le moral à voir les autres trailes derrière soi et se dire qu'ils ont encore cela à faire
la tuile : aux environs des 80 kms avant d'arriver à mi-parcours, dans la descente en escalier et sableuse, glissade et reception sur le genou gauche
petite douleur, un regard sur cette partie essentielle pour courir, cela aurait pu être pire mais je suis moins sur de moi, le genou va-t-il tenir ?
arrivé à courmayeur la moitié est faite, je récupère mon sac de rechange (seul endroit où le coureur lambda sans accompagnateur peut récupérer ses affaires)
et je passe une heure à me changer et à me ravitailler, un peu de crème sur le genou afin de repartir
et les montées se succèdent, c'est la qu'on reconnait facilement les gars de la plaine et les montagnards, au bout de 84 km on n'a pas la même fraicheur, en effet un spectateur me signale que j'ai mis mon dossard à l'envers, et comme il ne faut pas rigoler avec le règlement, je m'arrête afin de rectifier le tir
passage en italie, un col où le vent vient vous rappeler qu'en altitude il fait aussi froid et que cela souffle bien, surtout la fraicheur vient dans les descentes et lorsque l'on arrive en bas il fait trop chaud alors il faut enlever tout le bazar (veste chaude, polaire et se remettre en short maillot) et enlever dossard et le remettre, que de temps de perdu mais cela fait partie du déroulement de l'épreuve
passage en suisse, les kilomètres défilent, le genou me lance un peu mais c'est suffisant pour continuer, à chaque ravitaillement plein de monde à se restaurer, c'est bataille pour s'assoir, pour ma part ce n'est pas important car je sais qu'il faut éviter de rester assis. Je commence à voir pas mal de coureurs qui en ont marre, arrêtés sur un rocher ils récupèrent, je continue l'aventure
mais au moment où je ne m'y attend pas mais pas du tout, lors d'une ultime montée à travers bois, interminable avant d'arriver à champex lac, je fais du surplace dans cette montée, je suis entouré de japonais et d'italiens, je ne peux même pas faire conversation afin de me remonter le moral, j'arrive au point de ravitaillement avec l'envie d'arrêter
- trois raisons
le genou, je ne sais pas s'il va tenir durant ces 45 kms restant
la fatigue de cette deuxième nuit, je ne me rappelai plus que j'avais emporté un MP3 pour écouter de la musique,
l'âge qui fait qu'on est moins fringant
dans la salle de champex, toujours plein de monde, suis arrivé 3/4 heure avant la barrière horaire, je m'assois avant de prendre la décision d'arrêter ou de continuer, je sais que je ne pourrai plus galoper dans les descentes lors de cette deuxième nuit où le danger d'une nouvelle chute peut arriver à tout moment, il reste à peu près 45 kms à faire pratiquement seul dans cette montagne inconnue, je ne sais si le genou me relancera ou pas, je me restaure, des pâtes, j'en avais envie depuis plusieurs ravitos
et puis ma force devenant ma faiblesse, la où d'habitude j'ai de la volonté et bien la je rends les armes, je vais à la table des abandons vers 1h et leur annonce mon arrêt au bout de ces 124 kms en 31h24' et je pense 1724ème à ce moment
bilan : bonne récupération le lundi, le genou cela va, la tendinite du passé, et pas de regrets, j'y étais, c'est la l'essentiel, encore d'autres souvenirs à rajouter à mon actif et une envie m'y recoller rapidement sur les 150 kms grand trail du nord