04/02/2012 ; 5 degré celcius (-9° sur certaines portions à la fin) ; 388 coureurs de nuits « givrés » mais « éclairés » pour une course à travers bois, champs et chemins de traverses
Quelle fut bonne cette reprise. La saison s’annonce difficile vu le peu d’entrainements depuis le début de l’hiver. Ce sera donc une saison de trail marqué sous le signe du plaisir avant tout et de la performance lointaine. Finir simplement seront mes deux mots de stratégie. Point de tactique de course mais une volonté de sourire sur chacune des lignes d’arrivée franchies.
Arrivée de bonne heure déjà (encore ?) fraiche à 17h30 sur zone histoire d’avoir une place (de parking) pas trop loin de la ligne d’arrivée. Pas bézéf de monde mais une ronde de bénévoles et du staff déjà bien animée. Ambiance et organisation parfaite. Alors que l’année dernière , il y a avait une bonne demi-heure d’attente pour les dossards, cette année tout est fluide. Cela me laisse le temps de me préparer et de m’échauffer une petite demi-heure sur 3 kms à travers le village. J’ote la troisième couche (coupe vent goretex que je remise dans mon sac à dos) et me place bien au milieu – au chaud – du peloton de départ.
Pan, comme aux Templiers : les flammèches rouges illuminent les 150 premiers mètres avant de s’éteindre dans la campagne . Subitement , sorti du village, en pleine plaine, ça pique . une brise glacée taquine le nez et les joues. l’allure est élevée et je force pour maintenir la cadence . raz le bol de me faire doubler sur les premiers kilo par des agacés senior.
La première grimpette calme tout le monde. Personne ne marche évidemment mais le souffle se fait court dés le 4ième kilo . les frontales s’agitent et leur lueur leche le sol glacé limite rocailleux , sournois plein de flaques gelées. Salomon a la solution et l’accroche tient le coup. Mais les chevilles morflent. Va falloir muscler cela me dis je car aux Poilus , ça tiendra pas . La machine est bien tenue et je passe la sixième vitesse du moteur diesiel. Pas soif mais je me force à l’alimenter en carburant . La flotte « hydrixirée » n’est pas gelée mais d’habitude lorsqu’elle est aussi froide , c’est en été avec du pastis. En pleine nuit hivernale , ça bouscule les papilles et raffermit le gosier. La prochaine fois, je part avec de l’eau tiède, voir chaude. L’alternance bois, champs, montées dynamiques , descentes physiques voir techniques est réjouissante. Je me plais dans ce jeu vidéo où il faut alterner vue à 1metre et anticipation à 20metres.
Ne jamais décliner le regard hors du faisceau blanc de la frontale. Peut être car à trop s’y plaire , la concentration m’a manquée. Car vers le 11ième, la cheville droite chavire à tribord. Deux fois à droite. C’est la chute. Hollande sourit. Faut sans doute parfois marquer un appui à gauche. Trop dur pour moi. La gamelle est explosive selon mon suiveur mais le genoux esquinté tient le choc. Pas de bobo majeur mais j’avoue une grosse frayeur. Bien plus grosse que la petite bosse bleue qui se dessine en ce début de semaine.
Avec le froid et la trouille de glisser dans cette dense foret que l’on parcourt, une vingtaine de clowns illuminés me passent sans que j'en trépasse. Je leur laisse gentiment le monotrace pour fouler les feuilles à côté. Inutile de se la jouer comme en début de partie.
Finir heureux et apaisé. C’est peut être dommage car du coup je passe la ligne en 1h43 soit une minute de plus que l’année dernière (mais comme le premier prend aussi 1 mns de plus , je pense que le parcours était plus costaud (d’ailleurs 18km450 au gps)) mais je suis en pleine forme pour savourer un buffet comme je n’en ai jamais vu.
(nb.
j'ai encore Les Templiers à écrire ... inutile de me relancer ).
résultats ici :
https://planetejogging.forumactif.com/t6387-trail-de-soulaires-28-18kms-givres#138631