Les données étaient bien simples pour moi en ce dimanche 12 septembre 2010:
Il s'agissait de mon 1er vrai trail, tant attendu et tant craint! 37 bornes à parcourir, distance jamais réalisée même lors de mes sorties longues.
Mon but; FINIR! Mais en bon compétiteur, je caressai le rêve d'arriver dans la 1ère moitié du classement, conscient de m'être entrainé sérieusement...
Après une courte nuit, me voilà parti à 5H00 de Lille pour Wissanr à 140kms de là,
arrivé à 6H30, je vais récupérer mon dossard (+T-Shirt technique offert) puis rejoint Marquise pour m'habiller, et laisser ma voiture près de l'arrivée pour finalement prendre une navette jusqu'au lieu de départ.
La tension monte, petit à petit...je me prépare avec attention en essayant de ne rien oublier; les bidons sont pleins, la puce est accrochée, OK, on y va!
Je monte dans le bus qui va m'amener en 15 min à Wissant; bonnes ondes; Lennon chante Imagine! Mon idole me laisse un message, je prends ça comme un signe positif!
En route, je me suis détendu...jusque l'arrivée prés de la plage!
Là, les queslques 3000 participants sont prêts! Entre le vent frais d'un 8H30 dans le 62 en bord de mer et la pression d'un 1ère telle course, j'ai les dents qui claquent!
Impressionnant!
Je fais de gros efforts pour me décontracter! Il faut y aller ou je vais mourir sur place!
Tellement fort, c'est incroyable! Je relativise puis finis par me détendre en allant me placer sur la plage pour le départ.
Je décide de me mettre dans le 1er quart. Je ne veux pas être pris dans l'embouteillage de la montée du cap blanc nez.
PAN! C'est parti! Ma foulée est bonne, le souffle aussi, l'ambiance est impressionnante; tous les coureurs sont déjà dans la course: incroyable!
Je suis bien et arrive au pied du cap après 5kms dans de bonnes conditions.
L'ascension se fera sans douleurs.
Et ce sera comme ça pendant les 15 premiers Kms, alternance de montées et descentes ou je m'aperçois avec joie que je suis plutôt à l'aise pour les terrains descendants! Avec mes grandes guiboles, je double avec une étonnante facilité!
Du 16èmes au 23ème (ravitaillement), ce sera long; les efforts commencent à peser et les premiers blessés sont croisés (avec même un coureur qui s'effondre à quelques mètres; choquant!).
Je lutte, partage qques mots avec mes collègues de galère et arrive tant bien que mal au ravitaillement.
Je vais y perdre un temps fou, je galère à ranger mon coupe vent et souffre, à cause d'une main cassée 3 semaines plus tôt, à ouvrir mes bidons pour recharger.
Incapable de manger une barre énergétique, je m'efforce de reprendre la course...mais vraiment là je suis mort! Un espèce de blackout inexplicable qui va durer 5 kms.
Horrible, je me fais doubler sans arrêt et à chaque fois, c'est le moral qui en prend un coup!
Le tracé lui ne me fait pas de fleur; ça monte, ça descend...
Je refais fianlement surface après 3H00 de course; les jambes sont dures mais j'ai repris de le dessus mentalement.
Tout le monde souffre mais se serre les coudes; c'est CA l'esprit trail! J'aime.
L'arrivée se fera au sprint (pfff!) et avec une montée d'émotion énorme!
Je l'ai fait ... et ce n'est que le début, je veux continuer!
Arrivé 282ème en 3H53 alors que je pointe à la 190ème place au 23ème kilo.
J'ai bon espoir pour la suite...ce sera le 17/10/2010 au Trail des Hauts Pays!