Départ : samedi 03 juillet - 03h du matin (1 heure plus tôt qu'en 2009)
Merci à l'organisation, aux bénévoles et à quelques coureurs qui m'ont apportés de la joie et du réconfort dans cette course.2ème édition de la Montagn'hard à Saint-Nicolas de Véroce. Située à côté de la vallée du Mont-Blanc, on peut profiter des beaux paysages sans la manne commerciale et industrielle que draine le grand blanc.
J'y suis allé sur le coup de cœur de l'année dernière avec l'envie de faire mieux bien sur ! Inscrit 10 jours avant le départ.
Le site officiel :
http://montagnhard.free.fr/Les chiffres :
- 120 km
- 10000 D+ autant en D-
- 36h max
Mon équipement :
- Sac Raidlight
- Couverture de survie
- Sifflet
- 2 litres d'eau
- Bandes de contention
- Frontale Myo XP + 3 piles de rechange
- Frontale Tika Plus
- Figolu
- Quelques barres variées en goût
- Veste imperméable (euh non en fait elle est foutue suite à un lavage à 60°
)
- Téléphone
- NB909
- Short Hawaïen
- T-shirt manche courte
Sac à mi parcours :
- T-shirt manches longues
- Chaussettes
- Figolu !!
- NB908 qui ont déjà fait la guerre
L'entrainement :1500 km depuis le début d'année, (reprise depuis avril : 1100 km), mais uniquement pour préparer le 100k de Millau, donc pas de dénivellé. Les cuisses ont intérêt d'assurer le steack
Réveil à 00h30Enfin réveil, disons que depuis 20h j'essaie de m'endormir, certes je m'assoupis mais impossible de dormir ... tant pis. J'vous ai dit que c'est petit une 106 ?
Départ - 03h00 du matinIl fait bon, les coureurs du 120 sont mélangés avec ceux du 56, ca donne un peu de consistence au groupe car cette année nous ne sommes que 145 inscrits au lieu de 240 en 2009. La Montagn'Hard fait-elle peur ?
Après le speech d'Olivier, qui nous rassure sur la météo, nous voilà parti pour manger du dénivelé.
200m et c'est la côte Terrain connu pour moi, gros avantage, je pars donc en dedans. J'ai embarqué les temps de passages de l'année dernière afin de ne pas m'emflammer.
Le parcours est quasi-similaire dans la grosse première moitié, et change beaucoup dans la deuxième (plus de lac Jovet). Ma foi ce n'est pas grave, si j'arrive à bien gérer le passage du Mont-Joly, le reste devrait passer tranquillement.
Donc je suis serein, ma stratégie pour éviter un coup de mou, voire l'hypoglycémie : y aller calme dans les côtes (ie ne pas doubler). C'est tout, les descentes j'aime trop ça pour me freiner. Et se freiner c'est forcer sur les cuisses ...
CP1 - Les Toilles - 02h35 -- [Cumul 14.5km / 1123 D+] -- Arrêt 3m53sAprès 2 côtes (400D+/650D- et 800D+/600D-) sans soucis, me voici au premier ravito, 2h35 de course au lieu de 2h25 en 2009, c'est bon je m'y tiens.
4 min à mélanger sucré-salé et du coca et c'est reparti.
En route vers BionnassayC'est dans cette section que je m'étais enflammer l'année dernière. Je fais donc bien gaffe d'être calme dans la jolie montée au Prarion (850D+). Sans soucis me voici en haut. Beaucoup de coureurs montent plus vite que moi mais au final ils ne me prennent que 1 ou 2 min dans la montée.
Descendeur dans l'âme, je ne m'inquiète pas de reprendre ce retard dans la descente vers Bionnassay (650D-)
M%£µ# !!! Je me suis trompé !Ben voilà , Bravo, c'est super d'aller vite en descente, mais encore faut-il ne pas se tromper ! Comme un furieux je loupe un embranchement quittant la piste sur la droite (après une bergerie) pour continuer tout droit ... pendant 5 minutes bien sur .... on ne sait jamais ... Forcément à un moment je me dis : "t'aurais du rattraper un mec normalement, ... et puis les rubalises, yen a plus depuis un bail", alors je m'arrête et j'attends un coureur ... forcément personne ne viens. Et m*rd* ....
CP2 - Bionnassay - 4h43 -- [Cumul 24.5km / 2168 D+] -- Arrêt 4m45sSans trop m'énerver j'arrive au ravito en 4h43 de course, 4h24 en 2009. Sans la boulette, j'aurai été aussi vite qu'en 2009 sans piocher dans la montée ... ca va donc finir par payer !
Les bénévoles sont toujours aussi souriant, ya même un lama qui machonne ! Remplissage du camel et miamage en règle, je repars en mangeant.
Passerelle et col du TricotIl n'y a que 800 D+ pour aller au col, mais je me souviens d'avoir eu mon premier coup de barre dans cette montée, donc prudence.
Il commence à faire chaud, vive les sous-bois ! :)
Passage au col sans alerte, je sens que je suis un peu moins bien mais c'est vraiment léger.
Un gus arrivant comme une flèche me passe dans la montée et je n'arrive pas à le suivre en descente (560D- en 1.9km).
Après plus de 6h de course, ça calme le moral de voir un écart de forme aussi flagrant ! Mais je ne dois pas oublier que les concurrents du 56 sont partis en même temps que nous.
CP3 - Miage - 6h31 -- [Cumul 32km / 3072 D+] -- Arrêt 6m54sUn décor de rêve pour ce ravito, un soleil qui commence à taper, idéal pour faire une rando sieste
Je met 2 min de moins qu'en 2009 pour cette section, il faut donc que je garde ce rythme sans m'emballer (pointage 2009 : 6h13).
Je ne tarde pas trop, car il y a des efforts à fournir si je veux passer le Mont-Joly avant les hypothétiques orages de milieu d'après-midi.
En route vers les Contamines.La principale difficulté viens de la montée vers le Point haut (650D+) ca m'avait paru long en 2009, pourtant le D+ ne parait pas trop lourd.
Cette fois ca ne sera pas de la pluie, mais du soleil, encore une fois vive les sous-bois !
J'effectue la dernière montée vers le Point-Haut sans soucis et surtout je peux courir sans forcer sur le sentier qui suit une ligne de niveau puis qui bascule vers les Contamines.
CP4 - Les Contamines - 9h22 -- [Cumul 45.7km / 4077 D+] -- Arrêt 13m23s8h59 en 2009, j'avais appuyé pour fuir la pluie !
Bon ici, il faut prendre beaucoup de force, la montée du Mont-Joly ne rigole pas. Le prochain ravito peut être dans 4h, voir plus si la pluie et l'orage s'en mêlent. Pas mal de nuages sont toujours accrochés au Joly. Il fait chaud, ca peut péter.
Des pâtes, du pain, du coca, du salé et le camel à bloc. Je pars même avec un verre de coca à la main (à défaut de trouvé une petite bouteille).
La montée du mont Joly1450D+ pour 6.2 km, première partie c'est une piste (heureusement) la deuxième est beaucoup plus technique (et donc cassante). C'est aussi là que le challenge de la meilleur montée et de la meilleur descente commence, même si je ne veux pas, je vais m'y prendre au jeu.
L'année dernière je l'avais faite avec 2 gars, cette année je suis seul, j'vais p'tet pouvoir trouver un bon rythme.
J'ai mis 2h18 pour la monter, je pense avoir fait une erreur, enfin oui et non. Oui car j'aurais du me donner 10-15 minutes de plus, j'ai forcer un peu à deux trois endroits, ce n'était pas utile. Et non car ça m'a permis de ne pas avoir à jouer avec l'orage sur les crêtes !
Arrivée au sommet, 2 bénévoles campent là (eux y sont fous aussi !!) je me sers de la table d'orientation comme siège pour 2 min et je repars pour la descente.
Les nuages sont bien là, et il ne faut pas attendre plus de 10-15 minutes pour que ça pète ! Moi qui était content de ne pas avoir de piste de bobsleigh, j'accélère car la pluie qui monte en intensité et l'orage au cul ne m'inspire pas confiance ! J'arrive donc à trouver un bon rythme pour finir par une gamelle (enfin une glissage) qui me déclenche une crampe au mollet gauche ! Sa race ! Ne pas s'arrêter ! Je suis chaud, si je marche ou si je me planque pour m'abriter je vais prendre froid (surtout que ma veste imperméable ne retient pas la pluie :'( ).
Pointage en règle en bas de la pente, 55 min pour 1000D- (challenge du monteur et du descendeur du mont Joly), par un bénévole planqué dans sa voiture. Et bam ! La pluie passe en mode déluge ! Cours !! Cours !!
Euh enfin footing jusqu'à les Tappes.
CP6 - L'Etape - 13h25 -- [Cumul 59km / 5629 D+] -- Arrêt 52m32sDernier point de comparaison avec 2009 : 13h40 ! Ca fait donc 23min de rattrapée + 15 min d'avance, 38 min de moins sur cette section. Bon c'est bien mais tout ça est dû au fait de ne pas avoir été bloqué par l'orage cette année ...
Enfin c'est ce que je croyais en rentrant dans le batiment du ravito.
Trempée mais content de pouvoir manger, j'apprend que toute la course est stoppée pour l'instant. Les orages sont un peu partout et les mesures de sécurité de la course sont activées.
Bon perso, pour l'instant je m'en fous, je ne cherche pas le chrono (si mais sur cette course c'est un piège d'y pense).
Ca va me permettre de me changer, car c'est ici que sont nos sacs amoureusement préparés et déposés au départ.
Je mange et je me pose, je renfile mon non-imperméable, j'vais tenter de la sécher par ma chaleur corporelle ....
Ca discute pas mal, notamment la première féminine qui c'est faite bloqué à 5 min prêt ! Elle tourne bien avec son frère, ils font forte impression.
Puis au bout d'une heure, l'alerte est levée !
Vers le signal !Dur de repartir, même si c'est un groupe de 6-7 personnes qui partent, j'ai froid, il me faudra bien 10-15 minutes pour pouvoir ouvrir le coupe vent, puis finalement l'enlever.
Cette fois-ci le parcours va changer, on va arriver au Signal plus tôt dans la course qu'en 2009.
La première partie de cette section n'est pas différente, j'y vais donc tranquillement, je suis moins rapide que le gros des troupes mais je ne suis pas trop laché.
Envie de dormir ! Le coup de mou commence !Alors que je pensais avoir bien récupérer lors de la pause forcée de une heure, voilà que je me met subitement à avoir envie de dormir !
Ca me surprend, d'habitude j'ai cette sensation au bout de 24h ou plus de course, et là c'est au bout de 15h.
Etat des lieux en cours :
- le coeur est calme et ne veut pas monter en intensité
- je commence à avoir des hallucinations
- je mange ca me maintiens mais sans plus
- pas d'hypoglicémie car j'arrive à forcer en côte
Hmmmm j'aime pas trop ça, tant pis il faudra faire avec.
Col de Fenestre Le symbôle de la première difficulté pour moi, on se retrouve un groupe de 4 (sur 200-300m) donc 2 personnes pas bien (les autres ne sont pas en forme non plus mais ça passe).
Je reste avec celui qui montre de la fatigue, mais dès qu'il mange il reprend du poil de la bête. Moi ca ne me fait rien.
Il est important d'arriver au Signal avant la nuit ! Voire d'en repartir aussi avant !!
CP9 - Le Signal - 17h52 -- [Cumul 72km / 6850 D+] -- Arrêt 48m56sUn peu péniblement mais sans gros coup de barre, j'arrive au signal. De suite les bénévoles sont super sympas, ils me demandent ce que je veux et me l'apportent, génial ! Ca sera le plein de pates, 3 bananes, du saucisson, des arachides et du coca pour faire passer.
2 compagnons souhaitent dormir, cependant ca ne m'enchante guère, faut pas réfléchir faut y aller. Serge veut aussi y aller, ca tombe bien on pourra faire 2 groupes! La nuit tombera 20 minutes plus tard
Vers l'aiguille Croche.Retiré du parcours pour cause d'orages, cette année nous y passons, moi je m'y suis ramassé 2 fois mais après une marche zombiesque à suivre serge et un autre coureur (je ne sais plus son nom). Merci à eux de m'avoir attendu à plusieurs reprises, ca aide pour garder un rythme.
Malgré tout j'ai eu plusieurs fois l'envie de m'arrêter pour dormir, marre de galérer. Et même vomir ou encore mal au bide, super pour s'alimenter, mais c'est resté très léger au niveau conséquence.
Après le passage à l'aiguille (2487m), il restait à ce moment là encore 40km et 2000 D+ et plus en D-. Dur mentalement !
Mais trèves de réflexion inutiles, il faut juste penser au ravito suivant.
Cette section n'est pas particulièrement dure quand on est en pleine forme, pour moi ce fut long et la descente vers le prochain ravito (le Monument) m'a monté que mes cuisses n'étaient plus fraiches.
CP10 - Monument - 22h32 -- [Cumul 83km / 7900 D+] -- Arrêt 15m00sToujours la bonne humeur chez les bénévoles, nous essayont de ne pas trop nous attarder. D'autant que la section suivante est la plus facile du lot :
8.2km pour 250D+.
Vers le col de Basse CombeJe me force à rester au contact visuel de mes 2 acolytes, mais c'est dur, je m'endors de plus en plus "fort". Je ne m'affole pas malgré des hallucinations de plus en plus marquées :p (encore des gens avec des frontales !?? ha non c'est des rubalises réfléchissantes... et en plus ils font la fête !!! ha non c'est toujours des rubalises au gré du vent ...)
Finalement ils me lacheront, tant pis, je les reverrai p'tet au prochain ravito...
CP11 - Col de Basse Combe - 25h12 -- [Cumul 91.8km / 8150 D+] -- Arrêt 33m24sBah ils n'y sont pas ! Je me restaure, mais je suis bien fatigué. Je refuse de m'allonger dormir mais je m'assois quand même pour manger.
Je remarque que je bois de moins en moins entre les ravitos :/ bon c'est la nuit et je ne cours plus alors on s'en fou !
A mon grand étonnement je vois débarqué Serge et son compère ! Ils ce sont gourrés de parcours ! Ben purée ils ne sont pas très frais non plus :/
Vers Megève Le départ du col me fait mal moralement et physiquement. Oui moralement car les cuisses sont si douloureuses que je n'arrive pas à marcher à plus vite qu'un unijambiste sans jambes. Je vois donc s'éloigner à vitesse grand V mes 2 compagnons.
Et puis au bout de 30 min (et après avoir trouvé un portable à terre) ca me saoule ! Je m'endors! j'ai mal au cuisse !
Ras le cul de m'économiser, je lache ce qu'il me reste ! Résultat des courses : je rattrape mes 2 acolytes en 10 minutes, et les douleurs aux cuisses me maintiennent plus facilement éveillé.
Sur cette portion, je découvre un autre effet à la con, manger veut dire digérer => digestion = processus bouffant de l'énergie => envie de dormir!
Donc si je mange j'ai envie de dormir, si je monte j'ai envie de dormir, si je descends j'ai mal mais je n'ai plus envie de dormir.
Bouhlalala j'ai beaucoup cogité pendant cette course.
Au final, je serai laché dans une montée où j'étais vraiment en train de dormir debout. Ma seule idée en tête c'était, monter suivre les rubalises pendant 300 D+, niahhhhhh !! Puis une descente sur Megève qui a bien fait mal aux cuisses.
CP12 - Megève - 30h24 -- [Cumul 106km / 9000 D+] -- Arrêt 14m54sMais bon c'est fait, c'est le dernier ravito !! il me reste 5h30 pour faire 16km 900D+ et 800D-, franchement c'est fini !
Ravito super accueillant, il est 9h30 du matin, j'aurai même droit à un croissant :)
Dernière ascension Malgré le sommeil et les rêves eveillés je pousse la machine, je ne suis pas en hypo et le sommeil me fait plafonner ! alors !!
Par contre, les pieds ne sont plus contents, au bout d'un moment (et après avoir recouvert mes chaussures de boue bousée) voilà qu'ils deviennent hyper sensibles au niveau de la voute plantaire et que les ampoules surviennent
avec les cuisses ca va donner en descente.
J'essaie de strapper en copiant un autre coureur, mais d'un ça ne sert à rien, et de deux je suis beaucoup plus à la rue que lui. Bon tant pis faut descendre comme on peut ...
Et bien je mettrais 2 fois plus de temps qu'en 2009
je perds 4 places sur cette section :/
Mais bon le plaisir de finir est là !
Saint-Nicolas de Véroce - 34h45m28s -- [Cumul 120km / 9934 D+] 34h45m28s oui pour boucler cette course vraiment hard !
Je termine 23ème sur 35 (145 inscrits) l'hécatombe est encore plus grande qu'en 2009. La Montagn'hard se mérite mais elle en vaut vraiment le coup !!
PS : J'ai passé plus de 3h15 aux ravitos, soit 10% de la course ... purée j'ai encore du mal à gérer un ultra. J'y arriverai un jour !!
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