La Route du Nord : 42 kilos entre Lens et Lille . 16 V 2010

De longue date , je m'étais fixé ce petit challenge de courir les trois marathons les plus éloignés en France (Marseille, Lille, La Rochelle) en 2010. Il se trouve que les deux premiers , en première partie de saison, étaient assez proche (18 avril, 16 mai) constituant ainsi une bonne préparation pour la TransAq.
Une course et une région inconnue (Marseille) et une course et une région mille fois parcourue (La Route du Louvre pour la troisième année consécutive). Deux approches identiques : plaisir et sourire et surtout pas de stress. Il y en a déjà assez par ailleurs .

La veille du départ, je me rend donc sur zone avec mon premier fils pour retirer le dossard et parcourir les 100 derniers mètres emblématiques… Jolie ligne d'arrivée rosée … sans un chien. Juste quelques vigiles surveillant les barrières ... Il est tôt et les stands du village marathon et de l'arrivée sont encore endormis.



Demain , cette zone sera noire de monde …

Le rdv avec Ramboo est loupé. Nous sommes arrivés bien tôt et un bbq m'attendant le samedi midi (et après midi …), il m'était impossible d'attendre la warrior … partie remise au lendemain.

Dimanche 16 V . 6 heures.
Pas de réveil . Je suis réveillé depuis plusieurs minutes . Tout le monde dors paisiblement . Comme d'hab, tout est préparé et le gatosport accompagné de la tisane au ginseng est vite ingurgité. Faut pas trainer … direction Lille en voiture, parking. Puis direction la gare de Lille Flandre. Lille sort de sa torpeur. Mais il est assez rare de la voir aussi vide … impressionnant. Je me demande si je ne me suis pas trompé dans le timing ...






Mais non , dans la gare ,ILS sont là. Plusieurs dizaines de compétiteurs attendent le TER (train express régional .. ça me fait sourire ... xpress) qui va nous emmener à Lens …. Nous serons vite prés de 500 dans la gare à attendre notre train qui partira avec 20 minutes de retard … ok , faut pas se plaindre me dis t on … c'est gratuit … ok. No comment.
Lens est sous le soleil à l'arrivée . De la gare au chaudron du Stade Bollaert, l'organisation a dépêché des navettes . Sympa . Un marathonien ne sait pas marcher … tous les bus sont pris d'assaut .. 10 minutes plus tard nous y sommes : le site de départ est vraiment bien organisé : larges vestiaires, café-chicorée, consignes sacs, flottes, toilettes. Rien n'est oublié. Rien à redire. Tout cela met clairement en confiance et illustre le professionnalisme des organisateurs.

9h45, je me présente devant le sas des 3h45 puis 3h30 à la recherche de Ramboo comme convenu … je sais qu'elle est petiote mais quand même … je dois être bigleux … personne . Du coup , je vais voir devant .. Devant …
Là où ça chauffe déjà fort ….




Une quinzaine d'athletes sont déjà chaud brulant. Ca sautille, ça tire les molets, ça tend les bras , ça courbe le dos. De belles marionnettes sans fil . Je me dis que j'ai beau être un guignol, je ne joue pas sur la même scéne et rebrousse chemin à travers la marée humaine .. SAS 2h45, SAS 3h00, SAS 3h15 .. ben ça me semble bien ....
et hop, tout le monde avance... ce n'est pas le départ ... c'est le regroupement habituel 1minute avant le pan . C'est assez survolté . Les yeux se rivent sur le petit bouton de la montre. Pan . C'est parti ;
Je pars tranquillement à mon allure d'entrainement sortie longue (5min/ kilo) en sachant que je ralentirai progressivement notamment aprés le 30ième. Je suis en forme malgré le cumul des sorties de la semaine. Et surtout j'adore cette Route. C'est chez mi ichi. Les gens sont devant leurs portes et nous applaudissent avec ferveur même si l'on sent dans certaines rues des questionnements du type : pourquoi qui courent tous tizote ? zont pas assez de besogne ? ben nan.





Les villes commencent à s'enchaîner, Bénifontaine, Wingles, Meurchin, Bauvin. La suite se passe le long de la Deûle, très bucolique, le semi est passé comme une lettre à la Poste ... tant mieux ! 1h44 pile poile dans ma tendance habituelle. Bien parti pour le faire en 3h30 encore une fois ... je commence à y croire.