A mon tour
J-1
Départ pour la côte, on charge les sacs, les couettes…, ma liste est toute rayée donc à priori tout y est !! on peut décoller. Direction Ambleteuse où papi nous attend pour le petit déj.
Départ sous un grand ciel bleu, soleil qui se voile un peu à l’arrivée mais la journée reste belle et même un peu chaud l’après midi au retrait du dossard –
Marquise est en ébullition, tout le monde se promène dans les rues avec un camelbag !!!! serait ce une nouvelle secte ?
Allez il y a du monde dans cette tente là, ça doit être ça, je fais la queue et ohoh pas d’inscription à mon nom ???? pas d’inquiétude je dois être dans un pti coin qq part c’est sûr. Je me suis trompée de tente suis au 33, direction l’autre tente, là on me dit : « pour combien d’enfants ?? » me suis encore trompée. Ca commence fort là, va falloir être vigilante sue les directions du parcours demain. Allez on arrête les plaisanteries, la dernière tente c’est pour moi, mon nom y est bien oufff !!!!! c’est parti, j’ai un pied dedans là.
Je fais un petit coucou à monsieur Off course chez qui me suis ravitaillée la veille en tubes magiques (menthe, vanille, cacahuète, pomme…dommage il n’y a pas encore le parfum chocolat).
22H00 au lit,
JOUR TRAIL
5H00 tout pile min noeul qui s’ouvre avant mon réveil !!! zut, vais chercher un pti noir et me recouche avec, trop bien sous la couette
6H00 debout, suis motivée, me prépare plateau dessin animés : coquillettes, œufs, craquottes, miel, je charge je charge……et direction un bon bain chaud.
7H00 tout le monde debout, ça bouge de partout dans la maison et on s’active à me faire mes tresses partout partout sur la tête – voilà un peu de mascara éh !!! il y aura qd même des flash et puis à l’arrivée si j’y arrive va falloir assurer
8h00 direction Wissant, zut il pleut, il fait pas bien chaud et que du gris à l’horizon, bon !! on change sa façon de penser du coup,
Une pause au café et hop je rejoins la plage où ça grouille de monde numérotés.
En jettant un n’œil sur les dossards, bcp de 33 et les 55 comme moi me font peur !!!! équipés comme des sur’homme, des machins par ci des tubes par là, des bidons, des pipettes, bandeaux …………… et moi là mon vieux short fétiche, Vx tshirt et vieilles chaussettes le tout anti ampoule assuré.
9h15/ C’est parti j’en ai la chair de poule, snifff que c’est beau – suis dans la masse et je sens à peine le vent de face.Départ dans le sable, qq flaque que je saute à grande foulée bon la dernière me vaut un pied dans l’eau !!!! en fait on était à deux sur le même saut, donc comme je suis galante j’ai laissé la place au pied de Monsieur numéro…..
Foulée intacte jusqu’au blanc nez, tout le monde quasiment marche donc…je marche vite, je sais qu’en haut mes fans seront là, prêts à me mitrailler de photos. J’arrive toute pimpante !!! bisous, et on repart,
Je trottine dans les montées et m’envole dans les descentes : JE M’ECLATE, JE CHANTE QUEL PIED !!!!!
Au 17ème kms env sms à l’équipe pour les informer que suis bientôt au 1er ravito (histoire qu’ils aient le temps de changer les piles). Mon mari qui me dit « déjà ??? t’as été super vite !!! » Ca c’est la phrase qu’on aime entendre, du coup je décolle encore plus vite.
20ème : miam-miam !!! mais pas trop faim encore, j’essaie juste le coca, qq trucs sales et qq abricots . Remplissage de ma poche et pause pipi derrière une haie avant de repartir : là écoutez bien, je me mets comme toute femme le ferait en position pause pipi derrière une haie de troênes et oh !oh ! un coureur homme qui se met aussi en position de l’autre coté de cette même haie. (promis même pas regardé !!!).
L’équipe m’attend à la sortie, photos bizou et hop je repars, moral nickel et jambes aussi du coup je continue de m’envoler dans les descentes et j’alterne marche et course dans les montée jusque la séparation du 33….
Toutes les têtes avec qui je me suis familiarisée on disparu. Bon un petit coup là d’émotions pas très bonnes. Je remets mon mp3 en arrière plan et me projète au 2ème ravito au 39 allez courage on y va. Mon portable vibre de sms !! tous mes amis sont dans ma poche !!! ça aide,
La suite est un peu plus dure, je commence à avoir mal aux cuisses et plus moyen là de « m’envoler » du sable mou mou dans une partie du GR jusqu’au retour sur la plage où j’aperçois des traileurs au loin devant et derrière moi. Je ne suis pas la dernière et je poursuie MA grande balade direction le gris nez qui nous nargue au loin, mais qu’est ce qu’il me semble loin !!!!!!
Mes souffrances sont en arrière plan et loin derrière le plaisir et la chance que j’ai de courir sur ce site magnifique, je l’ai oublie……. J’ai l’impression de ne plus être totalement moi. Bizarre et agréable sensation.
On remonte dans un sentier de dunes, re sable mou, là ça fait mal… j’alterne encore + les périodes marche/course. Mes cuisses sont assez douloureuses là et je ne supporte plus les descentes – ah quelqu’un là bas. Ouf, suis sur la bonne route et un appel de mon mari qui me demande où je suis. Il est à Audresselle, je sais qu’on m’attend là bas avec impatiente. Quand il me dit que je ne dois plus être loin car il a vu qq qui était 10 minutes devant moi au 20ème. Tout redémarre, je repars raisonnablement et comme je meurs de faim là, un plateau repas sera le bienvenu…
ARRIVEE AUDRESSELLE : 13h50 – 40ème kms
Ravie d’y être, je me jette sur le salé et je change mon eau contre une boisson énergétique cette fois.
Allez deux coca, des chips, du pain d’épices, du chocolat tout y passe et BIEN – Le coca pour ceux qui n’ont pas testé !!!! ça aide aussi sur ce genre d’épreuve
Je change mon t shirt et mes chaussettes et j’ai droit à un massage des cuisses à l’inondan. Mon voisin de table aussi en profite pour me l’emprunter et du coup je lui pique un peu de crème pour les pieds et me voilà toute neuve. Je redoute le départ, la plage de galet qui me sépare d’Ambleteuse. Mais le plus dur est fait n’est ce pas ??
Manu (mon mari) me montre le parcours que j’ai déjà fait qu’il a tracé au fluo et ouah !!! effectivement le plus dur est derrière moi.
14h30 : C’est reparti, je dévale sur la plage et passe plutôt où les galets sont les plus petits, je cherche même le sable qui est plus facile encore à ce moment de la course. Direction la rivière, j’y arrive ; Je quitte mes baskets, quelle sensation de fraîcheur aux bout des orteils (tiens au moment où j’écris ça, ça me donne soif, j’arrive.)
Mon voisin me prête son chiffon et hop je repars, direction le chemin vert d’Ambleteuse et l’intérieur des terres.
Cette partie de course jusqu’au marais m’a été pénible, toute seule, vent de face et pluie. Je ne supporte plus les gels, et je n’ai presque plus d’eau. Je ne vois personne, suis dans les champs qui n’en finissent pas. Je me concentre, surtout pour ne pas louper une ficelle rouge, je n’imagine même pas me tromper de chemin !!
Mes cuisses sont de plus en plus douloureuses,je marche, trottine comme une mémé - la simple bosse sur ma route les font souffrir et je n’ose même pas les toucher !!!!! alors j’avoue que là, je ne pensais plus repartir. Et..et.. un quad arrive et me demande si tout va bien, s’il y a encore du monde derrière moi ? il m’annonce que j’arrive bientôt au marais et qu’il est sec - + Mon mari qui me tél aussi, il a revu le coureur d’avant Audresselle donc suis plus loin non plus, un immense plaisir et une grande fierté m’envahit à ce moment. Je traverse le marais, croise un coureur allongé qui s’étire avant de repartir, et c’est moi qui l’encourage et lui dit allez à tout de suite on y est !!!!! une dernière méga grande côte que je marche et je revoie des coureur que j’ai rattrapé et le Panneau de MARQUISE en vue. Je ne sens plus rien tellement la joie est intense, mon mental est intacte, je remonte le son de mon mp3 et arrive les larmes aux yeux… 7h42
Je ne vois à ce moment que mes filles, mon mari et tout ce parcours incroyablement beau que j’ai traversé.
AUJOURD’HUI : vivement l’an prochain, J’aime le trail.