2eme SEMAINE
LUNDI
Je suis sur AJACCIO, je suis super content, je retrouve mon grand ami FRANCK avec qui je le sais, je vais comme d’habitude passer de grands Moments.
En soirée je décide de me frapper le parcours du semi-marathon d’AJACCIO, il emprunte, l’intégralité de la route des Sanguinaires. Ce fut une belle sortie, malgré l’obscurité la mer offre des reflets somptueux grasse à la luminosité de la Lune. Je me paye même le luxe de le courir à une allure qui pour moi est fort convenable 1h54.
MARDI
Je prends du repos pour la traversée du Golfe de Saint Amanza, dans le Sud de la Corse.
MERCREDI
SAINT AMANZA
Enfin j’ai la bonne météo pour me frapper une super traversée, un peu comme le mercredi de ma première semaine.
J’ai choisi le Golfe de Saint Amanza près de Bonifacio pendant le week-end car nous y sommes allés Vero et moi en ballade et l’endroit est beau, sauvage et isolé.
Le dimanche belle journée, non !!!???
Trajectoire et Carte
J’arrive là bas en début d’après midi, le ciel est gris c’est n’est pas très rassurant, j’ai eu de la pluie et du brouillard tout le long du trajet depuis Ajaccio.
Vero m’a indiqué par texto les dernières infos de la météo marine, rien de spécial, un vent sud Ouest à 35 km/h, pluie, eau à 16° ça vas « enfin tout est relatif » et une température extérieure à 11°.
Une eau à cette température c’est la limite à nager avec ma combi qui fait une épaisseur de 3mm, avec seulement 2° de moins tu cours un gros risque de te frapper une arythmie cardiaque, la température de ton corps en grosso modo 2h00 peut descendre à 34°, c’est un seuil critique à ne jamais atteindre, mais bon le refroidissement du corps reste un processus assez lent quand même !
Je me gare près d’une petite plage, et je me change tranquillement, il n’y a personne.
J’ai calculé l’allé retour, fait environ 7 à 8 kms, nager cette distance n’est pas en soi un problème « faut quand même en enchaîner des sorties », mais il y a d’autres facteurs à prendre en comptes.
Le plus important lors d’une traversée en dehors du facteur physique, c’est le psychologique « surtout lorsque tu te la frappe en solo » Je m’explique, d’habitude en solo je nage parallèle à la côte, environ 300m à 500m du rivage, j’ai en permanence un repère proche visuellement et c’est rassurant, comme j’ai pu le faire mercredi à AMPUGLIA. Mais là, c’est une traversée et la notion d’éloignement, fait qu’a un certain moment tu te poses certaines questions existentielles « t’es seul, il fait froid et t’es loin de la côte » tout peut arriver !
Il faut aussi prendre en ligne de compte la météo, ce jour là « vous verrez sur les photos », le ciel était très sombre, il rendait le fond n’on pas turquoise, mais d’une couleur noirâtre et verdâtre, ressemblant étrangement au fond d’un lac. Très grisant à la longue, au bout d’un certain temps le moral en prend un coup.
POUR INFO Je préviens toujours quelques personnes avant mon départ « peut être un jour vers les Abysses » sur le lieu et le temps estimé du parcours, si cela dure trop longtemps, c’est direct appel au CROSSMED.
Après m’être chauffé, Je rentre dans l’eau une première fois, jusqu'à auteur de la nuque, elle est froide, je ressors pour me revigorer, je fais des grands mouvements. J’y retourne à nouveau, cette fois ci je m’immerge totalement ARGGGGG, j’enfile le bonnet, je mets les lunettes, je les serre et voilà je fais quelques brasses. Je ne veux surtout pas rester immobile. Quelques mètres plus loin je me mets en action, c’est parti pour un long moment en crawl.
Je n’ai pas pris les gants et les chaussons, c’est voulu de ma part.
La mer est nickel une règle, je glisse super bien, le premier quart d’heure toujours dur dur pour que le corps se réchauffe, j’ai cette impression que ma tête est comme prise dans un étau « l’eau est froide », je nage en direction du centre de la baie, arrivée au milieu je m’aperçois qu’il y a un petit ZODIAC à environ 300m, avec 2 personnes à bord, quelque par ça me réconforte, je me dis que je ne suis pas seul en cas de pépins. Je nage d’habitude sur 3 ou 5 temps (respiration G et D), mais là je reste sur un 4 temps avec ma respiration latérale côtes G pour les regarder. Je m’aperçois que le zodiac m’a suivi pendant la quasi-totalité de toute ma traversé. J’arrive au centre de la baie et je prends la direction du Nord-est vers une falaise de couleur blanche que je vais devoir contourner. Au milieu de la baie se trouve un courant d’eau plus frais avec une ondulation de la mer qui n’est pas visible du rivage « c’est marrant à nager » Déjà 60’ que je nage à présent il pleut m’en fou suis déjà mouillé, Nah, je contourne la falaise cet endroit est magnifique, à cet instant je perds de vue le ZODIAC et je file en direction d’une petite crique que j’atteins environ 20’ plus tard. Je fais une courte pause pour me recharger en glucose, je prends 4 cachets que j’ai inséré dans un sac sous la combi au niveau de mon torse. Je reste la moitié du corps dans l’eau car je ne veux pas sortir de peur de faire baisser la température de mon corps, l’air est à 10° et je repars aussi sec.
De retour dans la baie le ZODIAC est toujours là. Cette fois ci la respiration du 4 temps passe à droite. Vous n’imaginez pas mon bonheur d’apercevoir ce ZODIAC à chaque prise d’air. C’est grisant de nager aussi longtemps dans une eau froide et surtout avec cette vision verdâtre et trouble du fonds.
Le fameux courant dont je vous parlais avait une direction Nord-est, ce qui m’a avantagé pour l’allée. Pour le retour j’ai du corriger plusieurs fois ma trajectoire, normal j’étais à contre courant, mais bon rien de méchant en soit « un grand bonheur à nager » Et là me survint un phénomène nauséeux, un espèce d’écœurement du goût de l’eau salée dans ma bouche. En effet de temps a autre, lors de la prise d’air il y a une infime quantité d’eau qui pénètre dans ta bouche, que tu expulses par la suite mais ce goût a fil du temps ce jour là a fini par m’écœurer. Je suis obligé de m’arrêté quelques instants au bout d’environ 120’ d’efforts. Je tousse, envie de vomir. Je ne peux pas rester trop longtemps statique parce que l’eau est froide et je sais que j’ai au bas mot qu’il me reste plus de 50’ à nager à un rythme de 3 km/h. Cet arrêt de 1’30 à 2’ m’a re-motivé. Je voyais au loin la voiture garée près de la plage et je me dis que le plus dur est derrière moi, je ne vous cache pas qu’à cet instant la fatigue est présente et que le froid l’accentue. Le ZODIAC sort de la baie en direction du large, cet accompagnant que je ne connais pas, me fut d’un soutien moral sans précédent. Je vais finir ce périple seul, le ciel est très sombre, il tombe une pluie fine. Je crawle jusqu’au maximum et enfin j’arrive sur la plage d’où je suis parti au bout de 2H45, je suis carbonisé, j’ai aussi très soif j’ai pas pu boire, je ne peux pas nager plus longtemps sans me ravitailler en liquide, les mains et les pieds sont violacés et fripés par le froid. J’ai un mal fou à ouvrir la fermeture de la combi pour récupérer ma clef de voiture.
C'est sur c'est la belle journée de Dimanche
Je mets le contact l’écran m’indique 9° en extérieur, je mets le ventilo et le chauffage à fond.
J’ai du mal à bouger mes doigts, j’ai donc une grande difficulté à retirer ma combi., je m’étire un peu, J’aurai eu l’air fin de conduire en combi mouillé jusqu'à Ajaccio. Je reste une heure sur place le temps de me sécher, me changer, et à ingurgiter du solide « Un paradoxe chez Greg en CAP après un tel effort le solide ne passe pas, uniquement du liquide, alors qu’après un effort en mer je boufferais n’importe quoi » J’immortalise par 3 ou 4 photos cette traversée.
Il fait 25° dans la voiture, j’ai mis les gants, des chaussettes épaisses, un épais jogging, un gros sweat-shirt molletonné, J’ai toujours froid. Je dois m’arrêter dans Bonifacio faire le plein de gasoil, j’ai mal partout, du mal à marcher, mal à conduire.
Une grosse fatigue, qui est sans doute du au stress, d’avoir traversée seul. Vous savez j’y ais pas mal pensé en nageant, rien a voir avec une sortie CAP solo en colline de nuit, non non non vraiment rien a voir !
Je décide de faire une pause sur le bord de la route pour un petit somme afin de récupérer un peu. J’ai encore 130kms de petites routes très sinueuses pour rentrer à AJACCIO. La fatigue m’oblige à faire des haltes repos, je vais en faire 4 en tout. De mémoire de Greg j’ai jamais mis autant de temps pour faire ce trajet, suis sur qu’avec une voiture sans permis et en pleine forme j’aurai mis moins de temps !
Enfin je suis content très content de l’avoir fait, un regret tout de même, ne pas avoir eu le beau temps de dimanche ce jour là.
La baie a mon départ !!!
Fin de l’aventure, Saint Amanza, « je te salut ! »
JEUDI
REPOS !!!!!
VENDREDI
REPOS !!!!!!! ET RETOUR SUR LE CONTINENT !!!!!!