Les 100km de Millau le 24 Septembre 2005CR Millau 2005Tout d'abord un énorme merci à mon accompagnateur
Fabrice, qui à su m'aidé quand il le fallait ! Sans lui je suis pas sur que j'aurais pas finis dans la navette...
Merci aussi à vous qui m'avez encouragez ! Et bravo à
Stéphane,
Erik et
Lunéo ! Ils ont assurés !
Un autre bravo aux organisateurs de Millau !
PréambuleJe m'étais fixé cette course cette année, c'étais un peu rapproché de la 6000D mais je me suis dit que j'avais 24h pour la terminer alors ... :)
Distance : 100 km
Lieu : Millau
La préparation8 Semaines d'entrainements entre la 6000 & Millau (dont 2 de rien pour récup de la 6000), j'avais pas de plan en tête, finalement j'ai pris le 901 de laurent. Choix pas très judicieux ... ca me faisait passé de 4 à 5-6 scéances par semaines, bref j'ai fais 1.9 semaines du plan (le dimanche de la 2e semaine c'est soldé par 1h de footing au lieu de la sortie longue).
J'avais décidé de levé le pied à la 3 semaine, et paf bizarrement c'est en ne faisant rien que je me suis blessé (je devais avoir puisé dans les ressources plus que d'accoutumé), il s'en ai suivit jusqu'a millau des tentatives d'entrainements pour au final faire 60 km en 4 semaines :/
Mes prétentions10H pour rire, 12H ca m'aurais été très bien, plus ca m'emmerdais... et finir aussi
Les préparatifsPas grand chose de spécial, je ne me suis pas entrainé avec mon suiveur, mais ca n'a pas été un problème.
Matériel :
- barres énergétiques
- eau
Fabrice (mon suiveur) avait un sac rempli de chose utile, éclairage, bouffe, eau, coupe vent et un t-shirt de rechange.
Le matin !Levé à 4h45, je pars de mon village jusqu'à montpellier pour aller prendre mon suiveur et faire la route avec un potos (stéphane) qui fait aussi Millau. En route on a un peu de pluie, mais ca s'arrête bien avant Millau, cool :)
Tranquillement nous arrivons à Millau vers 7h30 (au passage on aperçoit le panneau 99 km dans une rue
), on gare les voitures et on part chercher les dossards.
On a droit à un T-shirt "respirant", par contre ya rien pour le suiveur à part un dossard dommage ... On s'habille, on s'équipe et nous retournons à la salle des fêtes où l'on pointe pour le départ. Entre temps Fabrice est parti vers Aguesac (6-7e km) pour m'attendre.
J'appelle lunéo et je finis par rencontrer Erik et luneo, deux futurs très sympathiques centbornards.
On se voit un peu en coup de vent, chui un peu stresser et je préfère rester avancer dans le groupe courreur qui se dirige vers le lieu du départ.
La balade a pied dans millauIl est 9h30 le cortège s'avance, nous allons doucement vers le lieu de départ, c'est un peu long mais je discute avec stéphane. Une fanfare met l'ambiance devant le peloton de coureurs.
10H00 !!!C'est parti !! J'me suis calé dans la fin du 1er tiers. Nous partons doucement, mais ca ne bouchonne pas trop. Il fait beau, j'ai un peu mal à ma blessure mais je compte sur les 3 semaines de repos qui viennent de passer.
Les premiers km avant de rejoindre mon suiveurA la base je m'étais donné une fourchette entre 5'20 et 5'40 pour se caler et puis j'ai plutot choisi aux alentours de 5'50, j'ai le temps ...
Je loupe plusieurs marquages au sol, mais je ne m'en fais pas trop, je me laisse doubler pour ne pas partir sur un faux rythme. La jambe droite va a peu près bien, mais je suis un peu tendu, j'ai toujours peur de la blessure.
Aguessac, là où Fabrice m'attendaitAlors qu'il allait prendre une photo à mon passage voici que ce dernier s'éteind
Ca nous a fait bien rire. C'est la première fois qu'il fait suiveur et la première fois que j'ai un suiveur :) La seule règle, ne jamais se mettre devant moi quand je cours ...
Et pendant ce temps nous marathononsNous avons droit à des beaux décors ! A une chaleur qui monte et à des ravitaillements très bien garnis ! Bref une organisation qui assure !
Il y a pas mal de vélos, à des moment j'ai plus de vélos autour de moi que de coureurs
Mais tout le monde fait gaffe à part mon suiveur qui a fait une queue de poisson
Le sol est dur, j'ai du mal a m'y faire, ca fait longtemps que je n'ai pas fait que du goudron... la jambe droite se plaint un peu mais dans ma tête je pense que ca va passer. Je bois toutes les 10-15 minutes, mais pas d'assez grande quantité (même si je n'ai jamais le sentiment de soif), j'ai bu moins de 50 cl sur la première heure :/ Il commence à faire chaud (24° au soleil) et j'arrive pas à apprécier tout ce qui "plat".
Les côtes me feront particulièrement plaisir, ca m'a détendu les jambes (j'me relis et je trouve ca contradictoire ... mais bon)
Je ralenti au passage des ravitos mais je ne m'arrête pas, fabrice me porte à boire et a manger :) C'est top ça ! Merci l'ami !
Comme d'hab j'essaye de me caler derrière une féminine
(elles gèrent mieux la course) Mais je finis par les dépasser, soit en cote soit aux ravitos.
Au passage j'ai vu la nana qui faisait le lièvre pour les 11h, mais pas vu les lièvres de 10h ... Pas grave je me dis que 10h était utopique ... de tout façon...
Le début du chemin de croixUn peu avant le 30 km, j'ai le dos qui me fait mal, aie aie ! j'ai jamais eu ça !!
Et les jambes sont un peu trop tendues à mon goût ...
(Là il était trop tard mais j'aurais quand même du marcher 5 min et boire beaucoup)
Croyant que ça allait passé je continue sans forcer sur le même rythme, chui pas très confiant pour la suite ... Et j'en parle pas à mon suiveur ... (double erreur !).
M*rd* un mur ! (3h54 de course)
Quelques mètres avant le km 40, ca va plus ! Le moral tombe d'un coup (ça m'a fait bizarre d'avoir le moral si bas dans une course), j'ai toujours mal au dos et puis les crampes commencent à bien monter.
On entre dans Millau ... je marche ... je sais très bien que je ne vais pas pouvoir continuer comme cela ... ce qui m'énerve c'est d'avoir des réserves et ne pas pouvoir s'en servir ... D'autant plus que je tenais un rythme régulier sans forcer ... mais bon faut bien tourner la page ... donc je marche, je m'étire, je trottine mais rien n'y fait Bon ... je résigne à "marcher" jusqu'au marathon, yaura un ravito et des kinés ! C'est un objectif à part entière.
Millau, ou le mélange magique d'un suiveur et d'un podologue/kiné Bon, je vais dans la salle des fêtes, je m'installe au bar, je bois 1 litre de coca (décidément j'en rate pas une
) de l'eau et je mange pas bcp ... J'vois pas de kiné dans la salle, je sais pas pourquoi j'ai pas cherché plus loin, je suis parti rejoindre fabrice.
On c'est assis à l'ombre a essayer de relativiser et de se demander comment passe une crampe ...
J'ai pas envie d'abandonner, mais j'ai pas envie de me blesser non plus, et puis après 20 min de glande, Fabrice m'accompagne jusqu'à la salle des fêtes et cherche avec moi les kinés.
On les trouve dans une tente à côté de la salle des fêtes, je m'installe sur une chaise puisque les lits sont pleins. Je me met à écouter ceux qui se font soigner (la plupart ne faisaient que le marathon) puis voyant que ça n'avance pas je me plante au milieu des lits et je tourne en rond
Mine de rien, ca m'a détendu les jambes ! Yes :) Et un podologue vient me voir et me tate les muscles pour voir l'état des crampes. Il me dit que c'est pas très tendu, qu'il faut boire sans soif, trottiner dans les descentes, marcher dans les côtes et qu'il m'attend à l'arrivée :)
Il en faut pas plus pour me décider à repartir doucement :) Bon je marchais pas sans quelques douleurs mais dans ma tête je savais que ca allait passé. Fabrice est resté calme pendant tout ce temps, il m'avouera plus tard qu'il avait eu les boules de me voir avec des crampes à ce moment là.
En route vers de nouvelles ... crampes ... euh non aventures !Je repars avec pour objectif : "voir comment ca va se passer". Au début je n'arrive qu'a marcher, courrir réveille trop vite les douleurs, je me transforme en marcheur en attendant que la machine chauffe.
De Millau jusqu'au groupe d'Erik J'alterne marche et course, j'essaye de courrir sur le bas côté mais ils ne sont pas beaucoup plus moelleux que le bitume. Sur cette portion nous sommes passés sous le viaduc (5h21 de course), beaucoup de gens marchent en côte, ca me rassure un peu.
Après une descente de presque 2km nous arrivons à un ravitaillement, je m'hydrate bien je mange et en essayant de trouver fabrice, je tombe sur le groupe d'Erik :) On discute un peu, ils me disent qu'ils prennent bien leur temps aux ravitaillements :) Et puis, je suis assez stressé, j'aime pas trop attendre au ravitos (ben oui c'est con mais c'est moià) et je ne les ai pas attendus... Bref je repars, doucement d'abord ...
Miracle ! Oui le miracle ! Je n'ai plus les crampes, le point du côté gauche est supportable ! et je me souviens qu'on a droit à une portion de faux-plat montant ! Je cours à 10 km/h (10.33
(note pour plus tard, apprendre à courrir en dessous de 10, je suis pas habitué, j'y arrive pas ....).
Donc je roule gaiement, mon suiveur ne me parle pas trop, il me laisse gérer (merci de sa patience !) et je double beaucoup de monde, je me freine à chaque fois que je double, je sais (un peu) que je suis pas très lucide.
En chemin, je crois Bruno Heubi que j'encourage, il assure :) et il a une dizaine de suiveurs ! Le deuxième n'est pas
très loin, difficile de dire qui est le mieux, même s'ils sont dans un autre monde que le mien, leurs visages sont marqués.
Ca a l'air de tenir :)
J'arrive au km 60 (7h11 de course) et je m'arrête au ravitaillement, je prend pas mal a bouffer et je repars en marchant.
La Côte du parcoursNous arrivons au bas de la cote qui nous mènera au plongeoir vers St-Affrique, une mémé perchée à sa fenêtre nous crie, "là il ne faut pas courrir".
Hmmm ben pourquoi !?
Je ferais la côte en alternant course et marche, en haut de la cote je me rend compte que j'y suis allé un peu fort ...
Je décide donc de récupérer sur le plat mais sans grand succès.
La descente vers St-AffriqueJe recois un appel de Stéphane et en fait je l'aperçois à 100m en train d'en terminer avec la remontée de St-Affrique, il a juste un problème avec un ongle et ca le fait souffrir en descente sinon il gère bien sa course. Allez hop je descend, d'abord en courant puis en marchant, mais courrir reveille trop vite les crampes, au final j'alternerais un peu mais j'aurais perdu pas mal de jus à l'arrivée au pointage de St-Affrique.
Je cherche des conseils auprès des kinés, ces derniers me dictent des étirements. Je reste bien 10-15 min sur le ravitos en m'étirant, mangeant, je ne pense pas encore au temps que je vais mettre pour revenir, pas assez de confiance dans les jambes :/
L'extirpation de St-AffriqueMaintenant il faut remonter, La reprise après l'arrêt est dure pour les jambes, je me met à marcher. C'est d'ailleurs ce que je ferais 90% du temps. Avec du recul, j'aurais du courrir plus, les montées étant plus supportables.
Non non !! Pas la descente !Et ben si ! La nuit est tombée ! Fabrice allume ses spots et je suis de moins en moins bien sur les cannes. J'ai hâte de passer le 80 (10h41 de course) et d'arriver au prochain ravitos. Je me suis assis plusieurs fois à terre dans cette descente, impossible de courrir sous peine de crampe encore plus méchantes et marcher n'était pas beaucoup plus agréable. Fabrice essaie de me faire rire, mais le mental pas au top, tant pis.
Je me demande si stephane est arrivé, où se trouve Erik et Lunéo ?
J'ai pas froid mais je décide de mettre un tshirt en plus.
Saint-machin et le ravito !Enfin! j'ai passé c'te descente, j'ai même courru dans le village pour aller me ravitailler :) Miam miam glou glou, j'aperçois un collègue de boulot qui est suiveur, on tchatche un poil et je repars.
Tiens ca reviens ?!Impossible de courrir, je me met à marcher mais cette fois j'arrive à marcher vite :) (6 km/h) Je me souviens que le faux plat est long et je ne pense qu'au reste du parcours, notamment la côte avant le viaduc et la descente après!
Tout se déroule bien, je me mettrai bien à courrir mais je commence à être fatigué et je ne pense plus qu'a m'économiser.
Je continue mes p'tits calculs et je commence à me dire que je pourrais p'tet viser 13h59m59s, ca m'irai bien :)
Et puis au bout de 6 ou 7 km, j'arrive plus à marcher la plante des pieds (talons) commencent à être douloureuse ! J'en parle à Fabrice :
"Euh j'ai du mal à marcher ..."
"Et bien cours! me dit-il" il aurait pu rajouter "mon fils" LOL
C'est qu'il avait raison l'animal! Ca m'était moins pénible de courrir que de marcher
J'arrive donc en courrant au ravito précédant les 90 km.
Pourquoi je me suis arreté ??Surement par manque d'expérience, parce que l'arrêt à duré 4-5 min, mais ca m'a recassé les jambes
Et nous sommes en bas de la cote ! La température avoisine les 13°.
La galère ne faisait que commencerLa montée est longue et je sens qu'elle me bouffe, la douleur au genou gauche (tendinite) est bien remontée dans le dernier quart de cette côte. V'la qu'une envie de gerber arrive, haaa mais non, j'en veux pas ! Et je commence à avoir froid ! Fabrice me passe le survet/coupe-vent, je "marche" de plus en plus doucement, en espérant que la tendinite se mette dans un état supportable (j'ai su le pb après l'arrivée, sur le coup j'avais peur que ca ne gonfle). Et la montée n'en finissait pas, j'arrivais plus à avaler quoique ce soit et je me suis arreté plusieurs fois sur le bas-coté.
J'avais vraiment les boules que ma rentrée sur millau prenne plus que 2 heures.